Cornwell va loin. Beaucoup trop loin. Et avec peu de cartes en main. Il s'acharne à faire de Pacelli un antisémite viscéral, pro-allemand donc pro-nazi, obsédé par le bolchévisme au point d'en perdre tout sens des réalités. Quitte à manipuler ses sources - comme Annie Lacroix-Riz, encore plus extrémiste que lui à l'égard du Vatican.
Tous les deux, par exemple, faisaient grand cas d'un épisode ayant confronté le Nonce Pacelli à des révolutionnaires allemands à Munich après la fin de la Grande Guerre. Sollicitant abusivement les documents accessibles, ils avaient conclu à l'existence de préjugés antisémites chez le futur Pape. En réalité, lesdits documents, ne garantissaient nullement une telle conclusion, et apparaissent de surcroît bien isolés - aucun autre ne révèlera un tel antisémitisme. J'avais publié une réfutation sur un forum, mais l'article a du disparaître depuis.
Le "travail" de Cornwell - qui prétend frauduleusement s'être reposé, en partie, sur des recherches de plusieurs mois au Vatican (en réalité : 3 semaines) s'est fait désintégrer par Ronald Rychlak, Hitler, the war and the Pope, Our Sunday Visitor, 2000, certes trop favorable à Pie XII, mais qui passe au crible les dérives méthodologiques de sa cible. |