Sur le site Lire.fr, Marc Riglet a rédigé une critique de l'essai de Laurent Douzou (extrait ) :
En proposant cette histoire de l'histoire de la Résistance, Laurent Douzou fait donc œuvre utile, ne serait-ce qu'en nous libérant du ressassement de ce trop fameux "devoir de mémoire" d'où naît plus d'émotion que de savoir. Cette histoire de la Résistance fut très tôt (trop tôt?) commencée. Sous la direction d'Henri Michel, le Comité d'histoire de la Seconde Guerre mondiale, installé dès la Libération, aura engagé une monumentale collecte de témoignages de résistants, des plus modestes aux plus notoires. L'entreprise se heurta cependant assez vite à la question du bon usage de ces matériaux, aux pudeurs des acteurs convaincus du caractère intransmissible de leur expérience, aux conflits internes et aux enjeux politiques, enfin, qui eurent raison, dès 1947, d'une "unité" de la Résistance, plus rêvée que réelle. Après la collecte, devait venir le temps des synthèses. Mais ce n'est pas sans douleur que cette mission fut assignée à l'Institut d'histoire du temps présent, successeur du Comité d'histoire de la Seconde Guerre mondiale. On entra alors dans la séquence où l'attention portée à la France de Vichy prit le pas sur l'étude de la Résistance. Avec des mises en cause parfois abjectes - Jean Moulin, espion soviétique - ou avec des embardées irresponsables - des historiens "instruisant" une fantasmatique affaire Aubrac - se clôt cette "histoire périlleuse". L'alliage acteurs-historiens qui, au commencement, a rendu cette histoire si tourmentée, lui promet d'être, demain, sinon sereine, du moins riche d'un matériau documentaire incomparable.
Cordialement,
RC |