Bonjour,
Merci de votre réponse.
Je vous demandais cela car plus d'une fois, j'ai lu l'amalgame Frenay = extrême droite ou Frenay = Révolution nationale sous des plumes malintentionnée ou mal informées. (les deuxièmes reproduisant en général les mensonges ou les "omissions" des premières.)
On se rend compte que les choix politiques du patron de Combat étaient (sont) méconnus. Ses prises de position sur le rôle politique de la Résistance intérieure, son engagement pour l'après-guerre, son combat pour l'Europe furent trop souvent sélectionnés et exploités en fonction des besoins polémiques dans les grandes affaires de la Résistance (Les contacts avec le cabinet Pucheu, les MUR en Suisse, Caluire, etc.)
Trop souvent, le portrait de Frenay repose sur son attitude face à Pétain durant les années 40-42 : on ne présente alors que l'officier de l'été 40, assommé par la défaite et écœuré par le "système" parlementaire vermoulu qui l'a facilitée qui veut faire quelque chose et qui, comme des millions de gens, espèrent que le vieux maréchal tiendra tête au vainqueur nazi, le temps nécessaire à la constitution de forces résistantes capables de faire rentrer le pays dans la guerre aux côtés des Alliés. Une espérance qui fut celle d'autres chefs de la Résistance...
Des hagiographes gaullistes mais surtout les éditorialistes du PCF des années de la guerre froide furent les plus acharnés à détruire l'image publique de Frenay en le présentant comme un militariste d'extrême droite. A ce sujet, les pages consacrées par R. Belot à la période qui suit immédiatement la Libération sont édifiantes !
A son poste de ministre des déportés et prisonniers de guerre dans le gouvernement provisoire du général de Gaulle, il fut attaqué sur son action avec une férocité incroyable alors qu'il avait à accomplir une tâche immense.. et qu'il y parvint dans des conditions précaires et avec des moyens très limités. Les journaux du PC l'ont allumé sans répit. Quant au contentieux avec les gaullistes et d'autres sensibilités de la Résistance, là, Frenay porte une part de responsabilité indéniable quand, dans la dernière partie de sa vie, il se mit en tête de vouloir démontrer que Jean Moulin avait été un sous-marin communiste !
Bien cordialement,
RC |