Bonjour,
Je suis d'accord avec vous, certaines défaites ont acquis un pouvoir mythique par la dimension héroïque qu'elles incarnent(Bir Hakeim pour la France libre, par ex.)pour des peuples ou des minorités qui cherch(ai)ent à affirmer une indépendance, à créer un pays, etc. Mais ce qui me dérange dans la plupart des grosses productions hollywoodiennes ces dernières années, c'est l'utilisation abusive d'une Histoire presque systématiquement détournée, réécrite - la récupération de l'affaire "Ultra" est un autre affligeant exemple ! - à des fins à la fois mercantiles et idéologiques.
"Pearl Harbor", "Ultra", "Alamo" sont des produits culturels de grande consommation loin d'être innocents ou apolitiques; ils véhiculent plus ou moins en loucedé les valeurs les plus archétypales de la société américaine dans ce qu'elle a de plus brutal ("Bible and Gun") et de plus... impérialiste.
Si les grands metteurs en scène américains tels Hawks, Ford, Huston, Peckinpah, Fuller, etc. ont abordé les premiers des mythes et des figures de la culture historique, jamais la vulgarité, les raccourcis et les contre-vérités n'eurent droit de cité sur leurs plateaux. Ils s'approprièrent des événements qu'ils transfigurèrent dans des drames sur lesquels travaillent encore les apprentis cinéastes et les futurs scénaristes.
C'est la condition humaine, ses contradictions, ses drames et son absurdité qui étaient au centre de leur démarche de créateurs, une démarche originale qui s'appuyait sur l'Histoire sans avoir la prétention de la réécrire à des fins démagogiques.
Bien cordialement,
RC |