Bonsoir,
Depuis longtemps nous hésitons, encore et toujours, à proposer sur LdG des oeuvres magistrales mais dévoyées - oh combien - comme "Notre avant-guerre" de Robert Brasillach. Le récit est passionnant lorsqu'il nous plonge dans l'univers des années 30, le Paris des arts et des lettres en compagnie de Maurice Bardèche, Thierry Maulnier et beaucoup d'autres; lorsque nous découvrons le prestige du théâtre avec les Pitoëff ou l'histoire avec Bainville; lorsque nous nous laissons guider sur les routes de France et d'Europe, d'Amsterdam à Florence.... mais aussi - il est indispensable de le dire - nous frémissons au récit de Nuremberg et la fascination du nazisme; nous nous inquiétons à la lecture des témoignages passionnés sur une époque, celle de l'Action française, pétrie par l'idéal maurassien. Et que dire de cet idéal distillé à doses homéopathiques aux effets plus ravageurs peut-être que les insultes de "Je suis partout"?
J'ai ouvert le livre au hasard... page 245. Le récit se situe peu après la victoire du Front Populaire.
Cinquième ligne: "Le cinéma fermait pratiquement ses portes aux aryens. La radio avait l'accent yiddish...."
Même page, à propos de "Bagatelles pour un massacre" : "l'antisémitisme instinctif trouvait son prophète dans Louis-Ferdinand Céline [...] un livre torrentiel, d'une férocité joyeuse [...] d'une verve grandiose. Pas de raisonnement là-dedans, seulement la révolte des indigènes."
Bien cordialement,
Francis. |