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Cinquante idées reçues sur la Shoah - Tome I - Marc-André Charguéraud
La description du sujet




Remarque :

Pour que le Glossaire trouve un sigle, il doit être écrit en majuscules

Pour qu'il trouve un mot, il doit ètre orthographié et accentué correctement

§:c (

 

le Glossaire de Francis a trouvé :


Milice - Vichy
-

Instituée le 30 janvier 1943, sous l'autorité du chef du gouvernement, Vichy se dote d'une troupe de choc, La Milice, sorte de garde prétorienne, chargée du maintien de l'ordre et plus particulièrement de la traque des communistes et des Résistants. A la tête de la Milice: Joseph Darnand.


R - Résistance (France)
-

Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).

En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")


Wehrmacht - Allemagne nazie
-

L'armée allemande sous le IIIe Reich. Littéralement Wehrmacht signifie "puissance (ou force) défensive". L'armée allemande prend ce nom en 1935 à la place de "Reichswehr" (voir ce terme).


UGIF - Union générale des Israélites de France - Vichy

Dans ce texte :

1943-1944 - L’UGIF doit-elle se saborder ? de F.Deleu le mardi 01 novembre 2022 à 09h52

L’article de Marc-André Charguéraud pour novembre 2022 traite dans sa globalité le thème très sensible des secours qu’apportait la communauté juive à ses membres sauvagement persécutés.

1943-1944 - L’UGIF doit-elle se saborder ?

De grands historiens estiment que la dissolution immédiate de l’UGIF était impérative. « Il est impossible de justifier au-delà de l’été 1943 le maintien de l’UGIF, car dès lors l’UGIF devient l’instrument de la Gestapo, quel que soit le dévouement de ses dirigeants et de ses membres, quels que soient les services rendus. » [1] Pendant la dernière année de l’occupation, l’UGIF aurait-elle plus « collaboré » que précédemment avec la Gestapo ? .Raymond Geissmannn, directeur de l’UGIF est le premier à reconnaître qu’ « aussi longtemps que dureraient les persécutions, il serait impossible d’assister les Juifs sans faire courir un certain danger aux assistés comme aux assistants ». [2] Mais pour lui, l’abandon, pendant les derniers mois de l’occupation, des quelque 20 000 Juifs assistés par l’UGIF aurait été un désastre. [3] Le Comité d’Union et de Défense [4] des Juifs insiste pour que l’UGIF les disperse et les cache immédiatement. [5] Mais comment l’UGIF aurait-elle pu continuer à leur assurer dans la clandestinité, comme par le passé, le même soutien matériel indispensable. Ils était impensable de trouver rapidement des structures d’accueil clandestines adaptées à une population aussi nombreuse que fragile.

Klarsfeld pose très directement le problème. « Sans les subsides distribués par l’UGIF, combien de familles nécessiteuses n’auraient pas pu payer leur loyer, s’assurer un minimum de subsistance, acheter des billets de train, seraient tombées entre les mains des policiers, des gendarmes, des miliciens, de la feldgendarmerie ou des gestapistes ? » [6] La situation est catastrophique en cette fin d’occupation. Après trois années de persécutions effroyables, moralement et financièrement, la majorité des Juifs est à bout, désespérée, prête aux pires aberrations comme le montre le témoignage du Dr. Minkowski de l’OSE, qui travaillait en étroite coopération avec le Comité Amelot : « Plus d’une fois nous nous sommes posé la question s’il n’était pas préférable de fermer ces cantines qui furent visitées par la Gestapo. Je me rappelle l’intervention d’un directeur de cantine : « Sans aucun doute la prudence nous dicte de fermer nos établissements, mais mes clients, particulièrement les plus âgés, ne sachant pas où vivre, sans défenses, m’ont dit que si nous fermions ils iraient se présenter volontairement eux-mêmes à Drancy. » [7]

Début 1944, l’Assemblée générale du Conseil Représentatif des Juifs de France (CRIF), se réunit. [8] La situation des 1 500 internés de Drancy y est examinée. Léon Meiss, président du Consistoire, et aussi président du CRIF, conclut en ces termes « Pouvons-nous sacrifier nos malheureux frères ? Vous me répondrez que l’administration aura à cœur de ne pas passer pour inférieure à celle des Français qui avaient géré le camp scandaleusement (Drancy). Hypothèse gratuite qui implique pour nos coreligionnaires un risque que, pour ma part, je n’entends pas assumer. » [9] Meiss a raison, le risque se confond avec la réalité. L’administration allemande aurait laissé mourir de faim ces emmurés vivants dans les souffrances les plus atroces. Elle n’a rien fait d’autre dans tous les camps de concentration de l’Ouest de l’Allemagne au moment de la débandade de la Wehrmacht.

Enfin ce ne sont pas les organisations clandestines qui auraient pu payer le million de francs qui permit à l’UGIF d’éviter le pogrome décidé par la milice pour se venger de la mort de Philippe Henriot, le secrétaire d’Etat à l’information et à la propagande, le 28 juin 1944. [10] Saborder l’organisation ne posait pas de problème personnel aux patrons de l’UGIF. Ils pouvaient sans difficultés se trouver un refuge clandestin. Mais la porte du chaos était ouverte pour les dizaines de milliers de Juifs désespérés, abandonnés sans ressource à la traque nazie.

Klarsfeld conclut sur l’utilité de l’UGIF par une question et une réponse sans ambiguïté. La question : « Combien de Juifs doivent leur arrestation à leurs relations avec l’UGIF et combien doivent leur survie à l’activité de l’UGIF ? » Et la réponse : « Il nous paraît au total que l’UGIF a aidé incomparablement plus de Juifs à préserver leur liberté et leur vie qu’elle n’a contribué à en conduire à Drancy. » [11]

Plutôt que d’opposer les différentes organisations juives les unes aux autres, il est plus constructif de constater qu’elles furent complémentaires. Il y eut les combats héroïques des communistes de Solidarité qui scellèrent la participation des Juifs aux autres organisations de la résistance armée. Sur la scène politique, en France comme à Londres, des Juifs s’engagèrent. La plupart dans la clandestinité, ils jouèrent un rôle politique important en maintenant une présence active de la communauté. La pérennité du judaïsme français et l’exercice de la religion si nécessaire au soutien spirituel d’une masse juive désorientée et précipitée dans le doute furent défendus sans relâche par le Consistoire. Enfin les secours matériels, le soutien psychologique, la présence qui évite le drame de l’abandon, ont été largement assumés par l’UGIF, ses différentes composantes légales et clandestines au Sud et principalement le Comité Amelot au Nord. Que des tensions, parfois violentes, aient mis aux prises ces différentes organisations, c’est normal dans le contexte de l’époque. Avec le recul des années, on est en droit de se demander si ce n’était pas une meilleure solution qu’une hypothétique « Union nationale de tous les Juifs de France », qui n’aurait pas pu tenir compte de sensibilités radicalement différentes. A moins d’entrer dans une opposition, voire une résistance peu efficace sur le plan des secours, une telle organisation aurait dû elle aussi entretenir un minimum de relations avec Vichy et l’occupant.

Copyright Marc-André Charguéraud, Genève 2022
________________________________________
[1] KASPI, p. 338.
[2] SCHWARZFUCHS, p. 384.
[3] Un peu plus de 10% des 190 000 Juifs qui vivaient en France à la Libération.
[4] WIEWIORKA 1986, p. 176. Le Comité d’Union et de Défense est une organisation clandestine créée à Paris en janvier 1944. Elle regroupe différents groupes juifs dont des communistes.
[5] ADLER, p. 219.
[6] KLARSFELD 2001, vol. 3, p. 1847.
[7] ADLER, p. 205.
[8] Le CRIF regroupe l’ensemble des organisations juives, y compris les communistes.
[9] KLARSFELD, 1985, p. 174.
[10] SCHWARZFUCHS, p. 386.
[11] KLARSFELD 1985, p. 171.

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