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Le Brise Glace - Victor Suvorov
La description du sujet




Remarque :

Pour que le Glossaire trouve un sigle, il doit être écrit en majuscules

Pour qu'il trouve un mot, il doit ètre orthographié et accentué correctement

§:c (

 

le Glossaire de Francis a trouvé :


R - Résistance (France)
-

Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).

En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")

Dans ce texte :

Pourquoi Staline soutient-il la République espagnole en 1936 ? de Nicolas Bernard le vendredi 07 octobre 2011 à 18h22

Ce n'est pas sans hésitation que le Kremlin finit par soutenir la République espagnole, cette décision n'étant prise que deux mois après le putsch réalisé par l'armée et l'extrême droite en juillet 1936.

Le Commissaire du Peuple aux Affaires étrangères, Maxim Litvinov, qui incarne la tendance moscovite à la sécurité collective, redoute qu'un appui russe ne réveille chez les Occidentaux leur crainte d’une expansion révolutionnaire, et alimente l'anticommunisme en Europe. Ce regain d'hostilité pourrait déchirer l'esquisse de l'alliance franco-soviétique ébauchée l'année précédente.

Staline, en revanche, souhaite véritablement empêcher l'extension de l'extrême droite, en conformité avec la stratégie soviétique - encore récente - de mise en oeuvre des Fronts populaires contre le fascisme. En ce sens, le facteur idéologique est loin d'être absent de ses pensées. Intervenir en Espagne sera de nature à améliorer l'image symbolique de l'U.R.S.S.

En outre, le dictateur géorgien cherche à faire de ce conflit une vitrine de la puissance militaire soviétique. A ses yeux, exposer la valeur de l’armement de la patrie des travailleurs et manifester sa fermeté face à l'agression fasciste sont autant de démarches censées conférer une plus grande crédibilité à sa conception de la sécurité collective. De cette manière, il espère notamment convaincre la France de l'intérêt qu'elle aurait à s’associer avec lui pour conjurer le péril allemand - voir, pour cette interprétation, Sabine Dullin, Des hommes d’influence. Les ambassadeurs de Staline en Europe 1930-1939, Paris, Payot, 2001, p. 158-159.

J'ajoute que le message visait peut-être, aussi, l'Allemagne, à lui faire comprendre qu'elle allait non seulement trop loin, mais qu'elle risquait, en outre, une prompte réplique militaire en cas d'aggravation des tensions diplomatiques. Bref, la guerre d'Espagne pourrait être vue comme un moyen d'apaiser Hitler, un semestre après la remilitarisation nazie de la Rhénanie.

En toute hypothèse, l'U.R.S.S. fournira à Madrid 600 avions, près de 350 chars, entre 1.000 et 2.000 canons, de 15.000 à 20.000 mitrailleuses, environ un demi-million de fusils, ce matériel étant généralement de quantité et de qualité supérieures à celui des Germano-Italiens. Le coût financier de l'intervention soviétique sera cependant inexistant, dans la mesure où elle sera totalement financée par la République, permettant à Staline de faire main basse sur ses réserves en or. Voir Stanley Paine, La Guerre d’Espagne. L'Histoire face à la confusion mémorielle, Paris, Cerf, 2010, notamment p. 494-496, ainsi que Ronald Radosh, Mary R. Habeck, et Gregory Sevostianov (éd.), Spain betrayed. The Soviet Union in the Spanish Civil War, Yale University Press, 2001.

Malheureusement pour le Kremlin, les Français et les Britanniques restent l'arme au pied et sombrent dans l'hypocrisie de la non-intervention. Ce n'est, en tous les cas, que progressivement que s'amorce la prise de contrôle de la République, impliquant l'élimination des autres courants de gauche tels que les anarchistes et les trotskystes. Cette satellisation, notons-le, intervient en parallèle de la Grande Terreur qui, à l'intérieur des frontières soviétiques, vise à éliminer toute forme de pouvoir qui ne dépendrait pas du cercle stalinien.

La "stalinisation" espagnole n'était probablement pas la conséquence inévitable et prévisible de l'intervention décidée en 1936, mais témoigne d'une certaine propension, chez Staline, à saisir les occasions lorsqu'elles se présentent. C'est une démarche davantage opportuniste, voire prudente, qu'agressive. Et elle ne saurait faire oublier que Staline a également cherché, bien avant la fin de la guerre civile espagnole, à se débarrasser de ce boulet. En février 1939, son compagnon d'armes Vorochilov va même opposer son veto à une demande espagnole de livraison d'armes, redoutant de les voir finir aux mains des "fascistes français" ! Ce qui en dit long, d'une part sur la perception de la République par les Soviétiques, d'autre part sur le degré de méfiance existant alors, quelques mois avant le pacte germano-soviétique, entre Moscou et les capitales occidentales.

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Consulter ou enrichir le Glossaire de Francis



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