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A Jacques Ghémard de Jean le mardi 19 janvier 2010 à 19h50

Que le général Larminat, obscur officier gaulliste, mémorialiste à la gloire de son idole, ne peut pas passer pour trés crédible. Quand à Jacques Ghémard... Nous sommes en juin 1940, monsieur ! et la décision de stopper l'armée allemande là où elle se trouve tient compte de la situation à ce moment là en France et dans son Empire. C'est le général Noguès qui a rendu compte à Weygand de la situation réelle de cette armée d'AFN.
Il en reste quoi ?
Des troupes majoritairement à l'instruction, les régiments "actifs" disponibles ayant participé à la guerre en mai/juin 1940. Une aviation qui ne dispose pas de logistique, ni de stocks de carburant. Comme l'armée de terre, elle ne dispose que de stocks de munitions réduits à deux ou trois jours de combats intensifs. Pas d'artillerie lourde, pas d'artillerie anti-chars, pas de blindés. Et il n'y a en AFN aucune industrie de guerre !
Comment peut-on imaginer en juin 1940, et encore une fois n'anticipons pas, que cette armée allemande qui vient de balayer ce qui était considéré comme la meilleure armée européenne, en 40 jours ne va pas poursuivre sa course vers et en Afrique du Nord ? Que sait-on de l'attitude de Franco dans cette hypothèse ? Ne va-t-il pas se laisser tenter par une déclaration de guerre à la France vaincue pour mettre la main sur une partie de l'AFN méditerranéenne, donc aider la wehrmacht à traverser l'Espagne et le détroit de Gibraltar neutralisé ? Qui peut, le 17 juin 1940 raisonner autrement ?
Comme celle du "réduit breton" la fable des 300.000 hommes transportés en AFN avec leurs équipements, ne tient pas. Pourquoi ? D'abord il faut les regrouper ces 300.000 ou même 50.000 hommes. Où ? Comment ? Sous les bombardements des Stukas ?
Et il faut ensuite les transporter. Avec quels navires ?

Lorsqu'on y réfléchit avec raison et sang froid, on est bien obliger de constater que le 17 juin 1940, la seule solution, à ce moment là, pour arrêter la wehrmacht sur la ligne de front atteinte, en sauvant ce qu'il reste de notre armée, en sauvant des millions de réfugiés qui fuient encore sur les routes de France, c'est l'armistice ! A condition que l'ennemi qui est déjà vainqueur, l'accepte.
Cette suspension d'armes va permettre à la France de souffler, de se remettre doucement de la catastrophe car c'est une véritable catastrophe ! La France va pouvoir garder sa flotte, désarmée mais française. Elle va pouvoir garder son Empire et surtout avoir un gouvernement légal !
Elle va garder un semblant d'armée, mais un semblant d'armée qui va permettre de reconstruire une véritable armée, d'où l'envoi de Weygand en AFN avec cette mission ! Voilà ce qu'on pense en juin 1940 en France et c'est ce qui permet de comprendre pourquoi l'Assemblée Nationale, députés et sénateurs socialistes compris, a accordé les pleins pouvoirs à Pétain.
Contribution "énorme" à l'effort de guerre allemand ? Qu'en aurait-il été si la France avait été entièrement occupée et sous la tutelle d'un franco-nazi qui aurait offert la Flotte de Guerre à l'Allemangne ? Quelle mauvaise foi !

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