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La Suisse encerclée - Stephen P. Halbrook
La description du sujet




Remarque :

Pour que le Glossaire trouve un sigle, il doit être écrit en majuscules

Pour qu'il trouve un mot, il doit ètre orthographié et accentué correctement

§:c (

 

le Glossaire de Francis a trouvé :


Autour - Allemagne nazie
-

Lors de l'offensive des Ardennes en décembre 1944, deux missions de commandos furent planifiées et reçurent les noms de code "opération Autour" (Stösser) et "opération Griffon" (Greif).
L'opération Autour, confiée au lieutenant-colonel von der Heydte, était destinée à faire sauter des parachutistes sur les Hautes-Fagnes avec l'objectif de prendre le contrôle des ponts et carrefours sur les routes des Ardennes.


Combat - Résistance (France)
-

L'un des premiers mouvements de résistance en Zone Sud. Fondé par Henri Frenay. Le mouvement "Combat" est issu de la fusion du MLM (Mouvement de Libération Nationale)d'Henry Frenay et Bertie Albrecht avec le Mouvement des Démocrates Chrétiens "Libertés".


R - Résistance (France)
-

Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).

En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")


Seconde Guerre Mondiale - SGM
-

Les anglo-saxons écriront WW2 ou WWII pour World Ware Two. Bon à savoir pour une recherche utile sur le Web.


Wehrmacht - Allemagne nazie
-

L'armée allemande sous le IIIe Reich. Littéralement Wehrmacht signifie "puissance (ou force) défensive". L'armée allemande prend ce nom en 1935 à la place de "Reichswehr" (voir ce terme).


SR - Service de Renseignements - France libre
-

Créé et dirigé par le colonel Passy, le SR deviendra le BCRAM (Bureau Central de Renseignements et d'Action Militaire), précurseur du BCRA.


SR - Parti socialiste révolutionnaire - Union soviétique
-

Parti socialiste révolutionnaire. Créé en 1902, le Parti socialiste révolutionnaire se réclame des traditions populistes du mouvement révolutionnaire russe. Plus proche du monde paysan que du monde ouvrier, le SR entrera en conflit avec le parti de Lénine.


SS - Schutzstaffel - Allemagne nazie
-

"Echelon de protection" ou "Section de protection".
Créée en 1923, la SS est d'abord la garde prétorienne de Hitler. Sous l'impulsion de Heinrich Himmler qui en prend la tête le 6 juin 1929, elle devient la police du Reich. A partir de 1937, la SS est chargée de la gestion du système concentrationnaire.
Himmler portera le titre de "Reichsfürher-SS".

A partir de 1935, la SS se subdivise en différentes branches notamment:
- SS Verfügungstruppe (troupes mises à disposition), organisées militairement et qui deviennent, au début de la guerre, les Waffen SS.
- SS Totenkopf (tête de mort) chargées de la garde des camps de concentration.

Dans ce texte :

Le rôle dissuasif de l’armée suisse durant la Seconde Guerre mondiale de Christian Favre le dimanche 30 août 2009 à 09h15


Il est généralement admis en Suisse, dans les médias, dans les écoles et même dans les universités, que même sans arme, sans volonté de se battre et donc sans armée, la Suisse n’aurait subi aucune agression allemande. Elle n’aurait rien risqué pour la simple raison que des dignitaires allemands possédaient des comptes en banque, c’est la première raison avancée. Une autre consiste à prétendre, sans preuve, que des accords secrets avaient été conclus entre le Gouvernement suisse et le Reich. Même sans aucune trace de tels accords, bon nombre de Suisses y croient. Par exemple lu sur un blog d’une classe d’un collège :

…C'est à ce prix, et en jouant au chat et à la souris, ou si vous le voulez, en ménageant chèvre et choux, que la Suisse se sortira de ce guêpier, et non pas comme beaucoup le croyaient, grâce à son armée et au Général Guisan.

On devine donc qu’à partir de ce raisonnement, qu’une grande partie de la génération actuelle a raillé celle de la Seconde Guerre mondiale appelée en Suisse la génération de la Mob. Dans une lettre aux lecteurs dans le journal 24heures, un intervenant parle de roman ou d’Histoire, le roman étant bien entendu l’idée du rôle dissuasif de l’armée.

Il a fallu aller très très loin, y compris de prétendre que les autorités de l’armée et du gouvernement étaient pronazies, la preuve irréfutable consistant à montrer le commerce avec l’Allemagne. Pour beaucoup cette preuve est largement suffisante, inutile de chercher plus loin, surtout pas dans le contexte, ni dans l’approvisionnement du pays.

Revenons aux comptes en banques. En quoi le fait que des Allemands détenaient un compte en Suisse aurait influencé en quoi que ce soit Hitler et son entourage. Je crois qu’en Suisse on n’a pas encore bien compris ce qu’était une invasion et une occupation nazie. Les Français, les Belges, tous les pays occupés, savent très bien que rien n’a arrêté les nazis pour piller leur pays, on ne voit dès lors pas pourquoi les nazis n’auraient pas fait de même en Suisse. Dernièrement encore, suite à une polémique autour d’une émission télévisée, Hans-Ulrich Jost a encore affirmé que c’était uniquement à cause du commerce que la Suisse n’avait pas été occupée. On imagine donc bien l’effet continuel de ces affirmations auprès des anciens qui ont passé des milliers d’heures de garde et d’exercices par tous les temps : on est désolé, vous auriez mieux fait de rester chez vous, tout cela n’a servi à strictement rien, monsieur Hitler s’était arrangé avec le Gouvernement suisse…

A tout cela on peut répondre ceci :

Un pacte de non agression avec l’Allemagne n’était pas une garantie de paix, à l’exemple du Pacte germano-soviétique, idem avec la Danemark qui commerçait également avec l’Allemagne. Que dire du commerce des Anglais et des Américains avec l’Allemagne ? Cela les a-t-il préservé ?

Attention, je ne dis pas que seule l’armée et la volonté de se battre a été déterminante, d’ailleurs le général Guisan l’a dit dans son rapport final:

Guisan commença son rapport en ces termes: "J'ai compris que le rôle de l'armée était d'offrir à chacun des belligérants un obstacle suffisamment important pour que le fait d'ajouter le poids de l'argument militaire à celui des arguments politiques et économiques décourage les projets d'agression."
Voilà qui remet cruellement en question la fameuse allégation des révisionnistes comme quoi on aurait caché le rôle de l’économie, n’est-ce pas ?

Examinons maintenant un peu les intentions hitlériennes vis-à-vis de la Suisse.

Le témoignage de Hermann Rauschning, qui fût compagnon de Hitler et responsable nazi à Danzig est lui tout à fait crédible quant aux intentions de son maître. Le livre de Rauschning avait été interdit en Suisse pendant la guerre.
Hitler m'a dit; Hermann Rauschning 1939; entretien en 1932

....en moins de huit heures, nous atteindrons la côte", me dit-il avec une sorte d'enthousiasme cruel. Il envisageait aussi comme possible des conjonctures qui ne lui permettraient de risquer aucune grande guerre. Dans ce cas, il se tiendrait sur la défensive et laisserait à l'ennemi l'initiative de l'attaque. Mais alors il saisirait des gages: la Hollande, le Danemark, la Suisse, les Etats scandinaves.

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Passer pour le boucher de la Suisse, ne gênait nullement Hitler. C'est le même Hitler qui avait reçu Carl Burckardt, alors Haut commissaire de la Société des Nations pour Dantzig, et qui lui déclara qu'il respecterait la neutralité de la Confédération. "Les assurances de neutralité que nous avons données à la Hollande, à la Belgique, au Luxembourg et à la Suisse doivent être respectées scrupuleusement". On ne sait que trop comment ces assurances furent respectées lorsque Hitler attaqua la France en mai 1940.

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Walter Schellenberg, Officier SS, chef des SR nazis

Décrivant fidèlement le déroulement de toutes ses entrevues, il s'attardera sur celle de Zurich. Il aurait assuré à Roger Masson que le Führer, contre toute attente, tenait très fort à l'invasion de la Suisse. Il ne désespérait cependant pas de persuader Hitler d'abandonner son projet.

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They would have been even more alarmed had they known that, on August 26 1942, Hitler had declared to Grand Admiral Raeder in a face-to-face dinner with only Bormann for witness: “A state like Switzerland, which is nothing but a pimple on the face of Europe, cannot be allowed to continue.”Source: Bormann, Martin. Hitler’s secret conversations 1941-1944. p.537

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En 1947, Hans B. Gisevius déclara qu'il n'y eut plus de conférence aux échelons supérieurs de la hiérarchie où l'on ne discutât pas en première ligne la question de savoir comment utiliser le plus efficacement ce dossier. La Suisse, poursuivait-il, a passé par une phase extraordinairement critique durant ces "années brunes".Edgar Bonjour "Histoire de la neutralité suisse" vol V
Hans B. Gisevius était vice consul au consulat allemand à Zurich, il avait de nombreux contacts avec Allen Dulles et les résistants allemands.

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…Certains historiens soutiennent qu'il n'y a jamais eu de véritable menace d'invasion, car, en fait, l'Allemagne n'a jamais décidé d'envahir la Suisse. Ainsi l'historien révisionniste H-U Jost écrit: "Ni le Haut commandement de la Wehrmacht, ni les dirigeants politiques n'ont jamais envisagé une conquête de la Suisse. Au contraire, dans les cercles économiques et militaires, on avait plutôt tendance à se prononcer contre une telle opération." Suivant cette logique, la planification militaire suisse équivalait à une sorte d'inutile autosatisfaction. Cependant cet argument est basé sur un sophisme. On ne peut pas affirmer qu'un événement ne pouvait pas arriver simplement parce qu'il n'est pas arrivé. Pourquoi les responsables militaires et économiques allemands se sont-ils prononcés contre une invasion de la Suisse ? Est-ce parce qu'ils ont comparé les coûts et les bénéfices éventuels d'une telle opération ? Lorsque les hommes ont envie de quelque chose, ils s'aperçoivent presque invariablement que l'obtention de cette chose implique un effort de leur part. En conséquence, on ne peut pas conclure que lorsque les humains ne cherchent pas à obtenir quelque chose, c'est parce qu'ils n'en ont pas envie, pas plus que l'on peut prendre au sérieux l'attitude du renard qui qualifie d"aigre" une grappe de raisins difficile à attraper. En outre, l'Allemagne ayant envahi un certain nombre de petits pays, il n'était pas déraisonnable de penser que les Suisses pouvaient être les suivants sur la liste
.

Angelo M. Codevilla " La SUISSE la guerre, les fonds en déshérence et la politique américaine" p. 53

Ancien officier de la US Navy, professeur en relation internationales à l'université de Boston, ancien conseiller en matière de politique étrangère au Sénat américain, membre du Sénat Select Commite on Intelligence


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C’est bien en été 1940 que la Suisse a risqué le plus de subir le même sort que ses voisins. Plusieurs divisions allemandes se sont approchées de la frontière ouest de la Suisse, le plan d’attaque avait été établi par Menges. Pourquoi l’attaque n’a-t-elle pas eu lieu ?
Il faut d’abord souligner l’erreur d’Hitler qui comparait la Suisse allemande à l’Autriche et qui pensait que « ces frères de race » ne pouvaient pas renier leur origine. Il s’est trompé, les Suisse allemands ne reniaient pas leur origine germanique, bien au contraire, ils étaient tout autant attachés à la culture allemande que les Suisse romands à la culture française. Et c’est précisément c’est attachement qui a fait que plus du 90% des Suisse allemands on rejeté le nazisme qui salissait leur culture. C’est le Conseiller fédéral Philippe Etter qui a été à l’origine de la « Défense spirituelle » dont le principe de base est le suivant :
La conception suisse de l'Etat n'est pas née de la race, n'est pas née de la chaire, elle est née de l'esprit

Il n’existait donc pas en Suisse de la part de la majorité du peuple et de l’armée une quelconque compréhension envers le nazisme, ce qui fait par conséquent qu’il existait une volonté de se battre et de tuer pour se défendre.
Cela s’est manifesté concrètement déjà lors des combats aériens où il y eut effectivement des morts allemands. Hitler a donc compris probablement à ce moment que la Suisse n’était pas l’Autriche.

Pour autant l’armée suisse, comme toutes les armées occidentales, n’avait pas les moyens de résister à la Wehrmacht, donc une invasion du Plateau était possible, malgré tout pas aussi facile qu’on le prétend. La meilleure arme suisse, à ce moment était le tir de précision et le fusil d’excellente qualité. Non seulement l’armée pratiquait le tir de précision mais aussi des civils y compris les femmes. Un service de gardes locales fût institué regroupant jeunes et vieux. En cas de combat ces personnes ne jouissaient d’aucune protection et pouvaient être fusillées par l’ennemi en cas de capture.

Voici un exemple concret de l’efficacité du tir de précision :



Stephen Halbrook est certainement le plus convaincu de l’efficacité du tir de précision


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Donc en été 40 tout cela était maintenant connu par l’Etat major allemand où partisans et opposants à l’occupation discutaient âprement. Deux camps se formèrent, ce qui finit par créer des tergiversations, or c’est précisément ce genre de chose que voulait éviter Hitler. L’invasion de la Suisse attendra, priorité bien plus importante à la Grande Bretagne. Il n’y avait cependant pas que le tir de précision, Guisan a aussi martelé qu’en cas d’invasion l’armée faisait sauter d’importantes infrastructures : ponts, tunnel du Gothard et industries, l’Allemagne serait coupée de son allié italien. A propos de la destruction du tunnel du Gothard, j’ai assisté il y a quelques années a un débat ou pseudo débat entre l’historien médiéviste Jean-François Bergier et l’historien Jean-Jacques Langendorf. L’idée de l’inutilité de l’armée est si bien ancrée dans l’esprit de certain que l’on a même prétendu à cette occasion que l’armée suisse n’avait pas les moyens de détruire ou de saboter le tunnel…

Reste l’argument suprême : le commerce. Eh bien au moment où la Suisse a vécu l’instant le plus dangereux, elle ne livrait pas d’armes aux Allemands et tout à la France et à la Grande Bretagne et elle n’achetait pas d’or.

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