le Glossaire de Francis a trouvé : - |
Mémento des principaux mouvements politiques collaborationnistes
sous Vichy.
- PPF : Parti Populaire
Français (Jacques Doriot) - organe de presse: "Le Cri du Peuple de
Paris"
- MSR : Mouvement Social Révolutionnaire (Eugène
Deloncle)
- CSAR : Comité Secret d'Action
Révolutionnaire - appelé par dérision "La Cagoule". - organe de presse:
"La Vie nationale".
- RNP : Rassemblement National
Populaire (Marcel Déat) - organe de presse: "L'Oeuvre".
-
La Parti franciste (Marcel Bucard) - organe de presse:
"Le Francisme".
- PFNC : Parti Français National
Collectiviste (Pierre Clementi) - organe de presse: "Le Pays
Libre".
- La Ligue française (Pierre Constantini) -
organe de presse: "L'Appel".
- Le Front franc
(Jean Boissel) - organe de presse: "Le Réveil du Peuple".
-
Le Feu (Maurice Delaunnay) - organe de presse: "La
Tempête".
- Le Groupe Collaboration (Alphonse de
Châteaubriant) - organe de presse: "La Gerbe".
|
- | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
|
Wehrmacht - Allemagne nazie |
- | L'armée allemande sous le IIIe Reich. Littéralement Wehrmacht signifie "puissance (ou force) défensive". L'armée allemande prend ce nom en 1935 à la place de "Reichswehr" (voir ce terme).
|
Dans ce texte : Frédéric Joliot ou la science au-dessus des frontières idéologiques ? de Francis Deleu le jeudi 23 juillet 2009 à 15h58
Bonjour,
Début juillet 1940, l'occupant allemand s'empresse de réquisitionner les laboratoires de physique nucléaire du Collège de France.
On comprend pourquoi ! Dans la course à l'atome, le couple Frédéric Joliot-Curie et leur équipe du Collège de France ont une longueur d'avance sur leurs collègues internationaux. Rappelons que les Joliot-Curie ont obtenu le prix Nobel 1935 pour leurs recherches sur la radioactivité artificielle et la fission nucléaire. Si l'oxyde d'uranium ainsi que le stock mondial d'eau lourde, permettant de contrôler la réaction nucléaire, a été mis à l'abri avant la débâcle, le cyclotron, l'accélérateur de particules, tombe entre les mains des Allemands.
Frédéric Joliot, figure emblématique de la Résistance communiste, est placé devant un dilemme insoluble.
Le physicien Erich Schumann, conseiller scientifique de l'amiral Keitel, soumet à Joliot le protocole suivant : Les personnes qui seront pourvues par moi d'un ordre écrit les désignant nommément (savants, techniciens et ouvriers) seront qualifiées pour travailler avec M. le professeur Frédéric Joliot dans son laboratoire (Chimie nucléaire) sur certains sujets (essais avec le cyclotron, physique générale du noyau, mise en marche des appareils) et pour regard sur toutes les recherches en cours dans lesdits laboratoires. Jusqu'à ordre contraire du Haut Commandement de la Wehrmacht, les communications et rapports sur les travaux du laboratoire ne doivent être faits au-dehors par aucun membre du laboratoire, mais doivent être adressés exclusivement au docteur Diebner [*], désigné par moi. Seules auront connaissance des travaux faits à partir de maintenant dans le laboratoire les personnes du laboratoire désignées ou à désigner par le docteur Diebner. Les appareils et instruments apportés du côté allemand restent propriété de l'autorité allemande (....) Seules les parties intéressées auront connaissance des disposition ci-dessus. Homme de gauche, membre de la Ligue des droits de l'homme et du Comité de vigilance des intellectuels antifascistes, Frédéric Joliot n'avait pas l'intention de travailler pour les nazis. Par ailleurs, il estime inconcevable de laisser les Allemands s'emparer du cyclotron. Finalement, Joliot se laissa convaincre par ses "nouveaux" collègues allemands avec lesquels il avait travaillé avant-guerre et notamment avec le physicien Wolfgang Gentner qui avait participé aux recherches ayant mené à la découverte de la radioactivité artificielle.
Joliot sollicite le feu vert de Vichy qui rechigne à l'accorder. Un juriste fera remarquer que la France est toujours en guerre, puisque c'est un armistice et non un traité de paix qui fut signé le 22 juin. Par conséquent, tout scientifique travaillant avec les Allemands se rend coupable d'intelligence avec l'ennemi, conclut le juriste.
La notoriété de Joliot aidant, Vichy autorisera la réouverture du laboratoire selon les termes imposés par le protocole à condition que "le Chef de l'Etat français ou une personne désignée par lui puisse avoir accès aux données du laboratoire.
Frédéric Joliot joua-t-il un quadruple jeu comme l'affirmeront ses amis ?
- Auprès des autorités allemandes, celui de la collaboration loyale;
- auprès des autorités de Vichy, celui de la collaboration contrainte;
- auprès de ses collègues physiciens allemands, celui des intérêts supérieurs de la physique au nom de "la science qui n'a pas de frontières";
- auprès des collègues français qui s'étonnent de la présence d'Allemands dans son laboratoire, celui de la nécessité de durer et de préparer l'après-guerre ?
Bien cordialement,
Francis.
[*] Kurt Diebner : nazi convaincu, expert en physique nucléaire au sein de la Wehrmacht.*** / *** |