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J'ai ! Mais patience ! de Francis Deleu le dimanche 21 septembre 2008 à 18h44

Bonsoir,

J'ai le bouquin quelque part ! Laisse-moi le temps de le retrouver et surtout de le consulter.

En attendant, à propos du "Livre noir", proposons, à nos lecteurs, une mise au point de Nicolas Werth publiée en introduction de son livre "La terreur et le désarroi - Staline et son système" :

*** La médiatisation extrême du Livre noir du communisme, "cadré" par une introduction et une conclusion militantes, centrées sur "l'essence criminelle" du communisme, sur les raisons du silence "académique" autour des crimes communistes, sur la comparaison des crimes nazis et des crimes communistes et sur une tentative de qualification de ceux-ci comme des crimes relevant des catégories pénales utilisées à Nuremberg, a largement occulté toute une série de questionnements posés dans ma contribution. Parmi ceux-ci : l'inscription de la violence politique bolchevique, puis stalinienne dans la "longue durée" de l'histoire russe; les rapports entre violences sociales "d'en bas" et violence politique "d'en haut" (notamment au cours du premier cycle, léniniste, de répression) ; les parts respectives de la planification, de l'improvisation et de la "fuite en avant" dans les politiques de terreur; les phénomènes d'emballement et de désordre ; le "niveau d'imprégnation de violence" de la société soviétique; le degré de professionnalisation et de secret de la répression; la société comme victime, mais aussi partie prenante, de la violence, etc.

Les innombrables réactions, débats, tables-rondes, conférences et colloques suscités tant en France qu'à l'étranger, et notamment dans les anciens pays communistes de l'Europe centrale et orientale, par Le Livre noir du Communisme, traduit en plus de trente langues, les discussions, voire les désaccords de fond, parmi le collectif des auteurs, m'ont donné l'occasion de préciser mes positions, de me démarquer d'un certain nombre de thèses avancées dans l'introduction de l'ouvrage, d'approfondir ma réflexion sur la question de la comparaison entre nazisme et stalinisme, un thème qui avait émergé avec force dans les débats qui avaient suivi la publication du Livre noir du communisme. En 1998, j'ai ainsi entrepris, dans le cadre d'un projet collectif de l'Institut d'Histoire du Temps présent, une série d'essais, menés en parallèle avec Philippe Burrin, et publiés l'année suivante dans un ouvrage dirigé par Henry Rousso, Stalinisme et nazisme. Histoire et mémoire comparées. Ces essais répondaient à un questionnement commun et mettaient en relief trois aspects où se marque le mieux ce qu'il peut y avoir de semblable - non pas d'identique - dans ces régimes d'exception: la nature et la place du dictateur dans chacun des deux systèmes; les modalités et les logiques de la violence politique, de la construction des "ennemis" à la mobilisation des acteurs de la violence; la "réponse sociale" à la domination, c'est-à-dire le degré d'adhésion, d'indifférence, d'autonomie, de refus ou de résistance des sociétés au pouvoir. ***

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