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Faisons avec de Auteur anonymé le lundi 07 juillet 2008 à 18h51

Quelques questions/objections pour nous permettre d'aller plus loin si vous le souhaitez.

En écrivant :

"...Mais probablement, en apprenant le forfait de Hitler, gagne-t-il des années dans la compréhension du personnage, et de la situation. Les nazis sont vraiment antisémites ? et ils ne veulent même pas en causer ? alors non, il n'y a rien à faire avec eux, ce ne sont pas des impérialiste allemands soucieux de grignoter un peu sur leurs frontières orientales, mais des fous, qui croient vraiment en leur Bible : alerte générale !"

Ne surestimez-vous pas l'importance de cet épisode ?

Le refus de Hitler peut-il réellement conduire Churchill à des conclusions aussi définitives que celles que vous décrivez ?

Après tout, Churchill peut interpréter le refus de Hitler de différentes manières. Il peut y voir la manifestation du caractère ombrageux d'un homme jugeant inaccepable qu'un simple député lui impose des conditions préalables sur un sujet quel qu'il soit. Il peut penser que Hitler le considère comme hors-jeu et estime qu'une rencontre n'a finalement que peu d'intérêt surtout s'il s'agit de se faire faire la morale sur une question de politique intérieure.

Rien n'indique en 32 que l'antisémitisme des nazis conduira inévitablement à des persécutions contre la population juive. L'arrivée des nazis au pouvoir peut les amener à mettre de l'eau dans leur vin. Les négociations avec les Européens pour effacer les injustices du traité de Versailles peuvent les inciter à lâcher du lest sur la question juive. L'amélioration de la situation économique de l'Allemagne peut rendre sans objet d'éventuelles mesures discriminatoires...

Il me semble que d'autres événements comme la Nuit des longs couteaux (juin 34) durant laquelle Hitler, pistolet au poing, élimine l'aile gauche de son parti prouvant ainsi que l'exercice du pouvoir ne l'a pas assagi et qu'il reste le soudard que révèle Mein Kampf en dit tout même bien plus long sur le personnage. Sans parler de la journée de boycott des magasins juifs (avril 33). On n'est plus là dans le domaine des intentions réelles ou supposées mais dans celui des faits.

Bref, je m'interroge sur l'importance de l'épisode de 32 par rapport à celle d'événements ultérieurs ou même antérieurs comme la parution de Mein Kampf (1925-1926), livre dans lequel l'antisémitisme obsessionnel de Hitler (entre autres choses) apparaît clairement.

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