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Rommel n'avait pas le choix ! de Yannis Kadari le lundi 17 mars 2003 à 19h14

>>>> Je vous livre mon point de vue en m'appuyant sur les hypothèses de Jacques :

1) Rommel a toujours été convaincu que "demain on rase la position gratis". Donc si la victoire était pour demain, ça ne valait pas la peine de laisser tomber. Evidement, s'il avait su qu'il lui faudrait 15 jours, il se serait contenter de contourner Bir Hakeim par le sud, puis d'exploiter sa percée au Nord.

>>>> Je ne pense pas que ceci soit l'explication de l'acharnement de Rommel sur BH. Certes, il était persuadé dans un premier temps que BH tomberait très vite mais de toutes les façons il n'avait pas réellement de choix, car poursuivre sa campagne vers Tobrouk sans en finir avant avec les Français Libres l'aurait mis dans une situation délicate sur les arrières de l’Afrika Korps. J'y reviendrai plus tard. Néanmoins ce que je peux affirmer dès maintenant c'est que le siège de BH fut non seulement responsable d'un retard conséquent dans son programme mais aussi fut particulièrement gourmand en terme de munitions et de carburant. Or le principal problème de l’Axe en Libye était justement sa logistique qui était dépendante des convois de l’Axe via la Méditerranée, convois que les aviateurs et sous-mariniers britanniques basés à Malte s’acharnaient à couler.

2) Rommel voulait profiter de l'occasion pour rayer la France Libre de la carte. Mais je ne sais pas si la France Libre était une réelle préoccupation pour la politique Allemande en 42 ?

>>>> A mon sens, Rommel se fichait totalement de la France Libre. L’homme, bien plus ambitieux que ses thuriféraires peuvent le laisser entendre sur les forums anglo-saxons ou même français (son attitude au poste de chef de la garde de Hitler en dit long à ce sujet), n’avait que pour seul et unique but de s’emparer Tobrouk puis dans la foulée du Caire. Pour cela il n’hésitera pas à « maltraiter » ses alliés italiens dont Ettore Bastico qui n’aura de cesse de se plaindre au Duce. Bref, Indiens, Britanniques, Sud-africains ou FFL, le « renard du désert » s’en fichait.

3) Rommel ne pouvait pas se permettre de laisser une force adverse intacte sur ses arrières. Mais la 1er Brigade Française Libre aurait elle pu lui créer réellement des soucis, une fois isolées de ses sources de ravitaillement en eau et munitions ? On peut plutôt penser qu'ils se seraient rapidement desséchés dans le désert, mais on a aussi vu quelques unités réaliser des choses surprenantes. Tel le Bataillon de Marche n°11 qui traversa la dépression de Quatara avec ses véhicules à la grade stupéfaction des états majors qui l'avait classé "infranchissable" (Oui, je sais, les Ardennes en 40 aussi)

>>>> Exact ! Rommel ne pouvait pas contourner BH pour poursuivre son avance, car ses propres lignes de ravitaillement auraient été exposées aux coups des Français Libres et de leurs « Jock Columns ». Le seul moyen pour Rommel d’éviter cela aurait été d’assiéger la position c’est à dire de laisser sur place des troupes qui auraient pu lui manquer pour la suite de ses opérations.

4) Rommel n'était pas si futé que ça. Après tout, il a profité de la technique d'emploi des blindés allemande et du fanatisme de ses troupes, mais finalement il a fait bon nombre d'erreurs en négligeant souvent les aspects logistiques. Et si Rommel, c'était surtout un type photogénique ?

>>>> Ah, nous y sommes ! le mythe se casse la gueule, le nez planté dans le sable libyen. Si Rommel apparaît comme ayant été un très bon général sur le plan opérationnel, il me semble en effet évident que l’homme était un piètre stratège. En décidant de contrer le général de la Luftwaffe Kesselring, partisan de l’invasion de Malte, en argumentant auprès du Führer Rommel a laissé le champ libre aux Britanniques pour harceler ses convois de ravitaillement et entamer le cordon ombilical qui reliait le DAK à l’Europe.

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