le Glossaire de Francis a trouvé : - | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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Dans ce texte : Littell négationniste ? de françois delpla le mercredi 08 novembre 2006 à 13h01
La question est abordée de plus en plus sur le Net.
A priori elle peut sembler étrange. Le roman semble bien loin de nier le génocide des Juifs, dont il détaille plutôt certains épisodes avec un grand luxe de détails morbides, tout en affirmant clairement qu’un ordre du chef de l’Etat allemand est à l’origine du massacre.
Cependant, et sans souci de la contradiction, il affirme aussi que le zèle, les intérêts de carrière ou les soucis de gestion d’un grand nombre de cadres, à tous les niveaux de l’appareil administratif allemand, les ont conduits à ordonner de leur propre initiative d’innombrables meurtres de Juifs. C’est là le reflet des lectures d’un romancier qui a certes fait un gros effort de documentation, mais, en ce qui concerne les historiens, a privilégié avec un zèle de néophyte une école, qu’on appelle fonctionnaliste. Cela ne suffit certes pas, et heureusement, pour tomber sous le coup de l’hénaurme loi française dite « Gayssot », qui punit les propos négationnistes par l’incarcération de leurs auteurs et de leurs éditeurs.
Mais lorsqu’on en arrive à la déportation des Juifs hongrois, expéditivement organisée par Eichmann au printemps de 1944 alors que l’armée soviétique se rapproche à toute allure du pays, la présentation des faits devient des plus fantaisistes. De Hitler il n’est plus question, l’essentiel des cadres allemands concernés par l’opération, qu’ils dépendent de Himmler ou du ministre de la Production de guerre, Speer, sont stimulés par l’urgence, non d’exécuter un ordre d’extermination avant l’arrivée de l’ennemi, mais de mettre au travail des centaines de milliers de personnes dans quelque coin d’Allemagne pour produire des armes ! Toute la responsabilité du sort quelque peu différent des personnes arrêtées incomberait à Eichmann, présenté comme un spécialiste borné et routinier qui ne sait faire qu’une chose et la fait autant qu’il le peut: en une sorte de hold-up, il aurait détourné les transports vers Auschwitz et fait en sorte que, sur place, la sélection rituelle des « valides » pour leur épargner un gazage immédiat n’en retienne qu’un petite minorité.
Sur un plan juridique, il semble bien qu’on se trouve là devant la négation d’un crime contre l’humanité, puisque la définition de cette infraction implique qu’on agisse dans le cadre d’un plan sous l’autorité d’un Etat. Littell et Gallimard seraient donc passibles des peines prévues par la loi.
Qu’on ne se méprenne point : l’auteur de ces lignes n’agit pas en délateur, ne souhaite pas qu’on en arrive là et considère au contraire que le risque d’une poursuite est infime, celui d’une condamnation plus encore. Il livre donc ces réflexions comme un raisonnement par l’absurde, pour en conclure :
1) que la loi Gayssot est inapplicable et, sauf provocation ouverte d’un Faurisson ou d’un Gollnisch, inappliquée.
2) qu’il faut laisser au débat le soin de marginaliser les thèses fautives, sous les feux croisés du sérieux et du sarcasme. *** / *** |