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Confirmation de Francis Deleu le dimanche 31 juillet 2005 à 21h33

Bonsoir,

Dans ses entretiens avec Hélie de Saint Marc, August von Kageneck relate les malheureuses circonstances qui provoquèrent le scandale suscité par cette exposition.
A la réflexion d'Hélie de Saint Marc :

*** L'examen de conscience honore toujours celui qui l'entreprend. C'est une démarche personnelle. Ce qui me gêne plus dans l'exercice collectif qu'on impose à nos vieux pays européens, c'est l'impression que ceux qui le préconisent l'utilisent non pas pour le service de la vérité, mais à des fins idéologiques. ***

La réponse d'August von Kageneck:

*** C'est le risque. Une exposition inaugurée en 1995 à Hambourg se proposait de retracer l'implication de l'armée régulière allemande dans les crimes hitlériens. Elle était orga­nisée par un historien ex-communiste, Hannes Heer, et par Jan Philip Reemtsma, fils d'un fabricant de cigarettes qui avait subventionné le parti nazi et qui devait être soucieux de faire reuvre de réparation. Documents à l'appui, il était montré comment de simples soldats avaient servi de cordon de sécu­rité lors de l'élimination de juifs, comment « la lutte contre les partisans » dissimula des massacres de populations et com­ment la moitié des prisonniers russes moururent des suites de mauvais traitements. Le choc fut énorme. L'exposition devint une affaire d'Etat. Si l'armée régulière était impliquée, c'était chaque famille allemande, dont au moins un membre avait servi dans la Wehrmacht, qui devait faire son examen de conscience. Les responsables politiques durent prendre parti. Jusqu'à ce que des chercheurs découvrent que certaines pho­tos de l'exposition représentant des soldats allemands avec à leurs pieds des cadavres russes étaient assorties de légendes erronées: des charniers découverts par la Wehrmacht après que Staline avait donné l'ordre à ses soldats d'éliminer les pri­sonniers politiques devant l'avancée allemande étaient attri­bués aux soldats allemands. Cette manipulation sema le doute sur l'exposition tout entière, qui fut fermée. Le scandale qui suivit empêcha que soit mené un vrai débat sur les responsa­bilités effectives de la Wehrmacht dans les exactions contre les populations russes et dans la Shoah. ***

Bien cordialement,
Francis.

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