le Glossaire de Francis a trouvé : - | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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Dans ce texte : Une modeste réponse de René CLAUDE le lundi 27 décembre 2004 à 22h26
Bonsoir,
Je n'arrive pas a comprendre comment un jeune homme de 20 ans qui par la suite a risqué sa vie pour rejoindre les FFL, comment a-t-il pu s'engager en oct 40 dans l'armée d'armistice ?
Votre question pertinente est au cœur de certaines de nos discussions et cette modeste intervention n'a pas, bien sûr, la prétention d'y répondre. C'est une amorce très générale et très succinte. Je reprendrai très volontiers cette discussion au tout début janvier car ce thème qui lie démarches individuelles et contexte socio-politique bouleversé m'intéresse beaucoup. (Je pars quelques jours en vacances.)
Si on en croit les "journaux" et les récits de ceux qui eurent un parcours semblable entre 40 et 43, on se rend compte que leurs motivations furent très variées : idéologiques, socio-professionnelles, strictement financières, masquées (des gens ont pu se planquer dans les unités de l'armée d'armistice), etc. Je crois qu'il ne faut jamais perdre de vue le traumatisme profond de la défaite qui toucha les jeunes générations. Je regardais hier soir un documentaire réalisé en 1972
Français, si vous saviez dans lequel des gens qui eurent 18-22 ans en juin 40 s'expriment. L'un d'entre eux dit : "Pour nous, c'était la débâcle des pères; tout ce qu'ils devaient incarner - courage, héroïsme, fierté, ... s'était effondré en quelques semaines..." Cette remarque semble évidente, mais elle résume le choc ressenti par des jeunes hommes comme votre père qui ont assisté à la fin d'un monde et qui ont cherché à entreprendre quelque chose. L'Etat français de Pétain, ainsi que vous le dites, a su jouer idéologiquement et affectivement sur cet état de choc (Pétain, bon papa"), mais ça n'explique pas toutes les trajectoires. Si le parcours de votre père peut nous sembler incohérent en 200..., il illustre les refus, les doutes et la révolte de milliers de jeunes gens durant les années noires. A suivre.
A bientôt et très cordialement,
RC *** / *** |