le Glossaire de Francis a trouvé : - | Dans le cadre de l'organisation de la Résistance, la lettre R suivie de 1 à 6 indiquait une région de la zone Sud (zone non occupée jusqu'en 1942).
R1 : Région Rhône-Alpes (centre Lyon).
R2 : Région Provence-Côte d'Azur (centre Marseille).
R3 : Région Languedoc-Roussillon (centre Montpellier).
R4 : Région du Sud-Ouest (centre Toulouse).
R5 : Région de Limoges (centre Brives puis Limoges).
R6 : Région de l'Auvergne (centre Clermont-Ferrand).
En zone Nord occupée, les régions étaient définies par les simples lettres : P - A - B - C - D - M
(voir "zone")
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Dans ce texte : Sacha Guitry a-t-il collaboré ? de René CLAUDE le jeudi 01 juillet 2004 à 09h55Bonjour,
Dans la revue Historia en ligne du mois de juillet, Pascal Marchetti-Leca consacre un article à la personnalité multiple, complexe et donc contradictoire de l'un des plus brillants dialoguistes pour le théâtre, l'impossible Sacha Guitry.
Un extrait :
Dès 1939, comme il l'a fait en 1914, Sacha Guitry met sa notoriété et son talent au service de la patrie. Il prévoit d'organiser une tournée en province dont les bénéfices iraient au confort sanitaire des blessés. Il ne sera pas suivi dans cette initiative. Aussi retourne-t-il à ses occupations théâtrales. Malheureusement, Paris est bientôt occupé. Désireux d'oeuvrer pour la survie de la culture française, le dramaturge plaide pour la réouverture des salles parisiennes. Il intervient, en ce sens, auprès du recteur Gustave Roussy qui, dans la foulée, répercute au général allemand Turner. Contre toute attente, ce dernier cède chaleureusement à cette requête. De ce même général qui, le 30 juillet 1940, a couru à la Madeleine pour assister à la première de Pasteur , Guitry obtient la libération de dix prisonniers. Du coup, il entre dans l'engrenage des protections qui, à la Libération, le feront assimiler à un « collabo ». Le 23 août 1944, deux hommes armés font irruption à son domicile, avenue Elysée-Reclus, et le somment de les suivre. Le comité d'épuration des gens du spectacle ne perd pas de temps. Traîné à la mairie du 7e arrondissement («J'ai cru qu'on voulait me remarier de force ! » moque-t-il en pareille circonstance), il est ensuite conduit au Dépôt où pleuvent admonestations et injures. Et puis ce sera l'itinéraire de sinistre mémoire : Dépôt-Vél d'Hiv'-Drancy. Pour finir, sans la moindre preuve, Sacha est inculpé d'« intelligence avec l'ennemi ». Pour toute réponse : « C'est vrai, je ne crois pas en avoir manqué ! » Transféré à la prison de Fresnes le 24 octobre 1944, le juge Angéras, devant un dossier vertigineusement vide, signe un non-lieu. Blanchi, Sacha Guitry n'en est pas moins délaissé. Seul un carré de fidèles sait se montrer courageux et passe, comme avant, le seuil de son hôtel particulier. Chaque soir, du bout de son crayon, le dramaturge déçu et amer frappe les trois coups sur sa table de travail. Dans cette solitude désespérée, il fomente alors une oeuvre dont l'intitulé pluriel ulcérera ses détracteurs : Quatre ans d'occupations. Dans ce repli, fleurit une certitude : « N'être jamais de ceux qui haïssent. Tâcher d'être plutôt parmi ceux que l'on hait. On y est en meilleure compagnie ! »
L'article intégral :
Bien cordialement,
RC Guitry dans Historia |