Comme le titre l'indique cet ouvrage n'est pas à proprement parler un livre d'histoire mais un témoignage, celui d'une femme hors du commun. Hors du commun ? Edda Ciano était la fille préférée du Duce et la femme du comte Ciano, ministre des Affaires étrangères. Ce regard d'une femme attachée à son mari, admiratrice de son père, fascinée par les dignitaires nazis, côtoyant tous les "grands" de l'époque ne manque pas d'intérêt.

La présentation de l'éditeur fixant le cadre du témoignage :

Un destin aussi exceptionnel que dramatique, c'est bien le sort qui fut réservé au comte Ciano, gendre de Mussolini par son mariage avec Edda et son ministre des Affaires étrangères. La propre fille du dictateur apporte ici un témoignage capital sur des évènements auxquels elle fut intimement mêlée.
Elle évoque son enfance, la personnalité de son père et de sa mère, sa rencontre avec Ciano, le rôle politique qu'il joue à la veille de la Seconde Guerre mondiale et ses réticences à l'égard des Allemands dont il ne partage pas le bellicisme et de la loyauté de qui il se méfie.
Edda Ciano rapporte ses rencontres avec Hitler et Goering, ses activités de femme de diplomate, la vaine tentative de fuite que son mari, elle et ses enfants firent pour se réfugier en Espagne pour mieux tomber dans le piège que leur tendaient les Allemands.

La partie la plus dramatique de ce document reste cependant dans le récit des tentatives désespérées qu'elle fit pour sauver son mari, coupable d'avoir coté une mention hostile à Mussolini, arrêté, puis condamné à mort par les extrémistes fascistes après un simulacre de procès à Vérone.
Tout se mêla dans ce dernier épisode: le recours à Mussolini, qui se terminèrent par une entrevue orageuse entre père et fille, les projets d'évasion, les négociations menées avec une espionne Himmler pour échanger la vie du comte Ciano contre la remise aux Allemands de ses Carnets secrets, etc.
Edda se battit jusqu'au bout, en vain. Car, le 11 janvier 1944, le propre gendre de Mussolini fut fusillé de dos, comme les traîtres...

Francis Deleu.