Je suis éperdu d'admiration envers Simone Veil ! A l'occasion de la commémoration de la libération des camps, son discours de tolérance et d'universalité est celui que je désespérais d'entendre.
Pour elle, il n'y a pas de "devoir de mémoire" chacun est libre de s'intéresser comme il peut et comme il veut au crimes contre l'humanités commis par les Nazis (et pas par les Allemands en général). Elle nous dit que c'est l'Histoire qui accomplira la tâche de se souvenir de ces crimes, ainsi que le cinéma, la littérature ...
Et bien, justement, voici un roman qui n'hésite pas à nous emmener dans l'enfer des camps. C'est évidement une tache difficile pour quelqu'un qui n'en a pas fait l'expérience mais il me semble que c'est une réussite. D'autant plus que l'auteur s'est basé sur des témoignages précis. Ce roman est un roman mais sur la toile de fond d'une histoire vraie !
Au dos du livre :
"Tu te souviens de moi ?"
Près de soixante années ont passé - nous avons changé de siècle - et la voix est demeurée la même. Profonde, elle donne toujours l'impression qu'une force redoutable est contenue sous les inflexions courtoises et que, libérée à la moindre provocation, elle terrassera d'un grondement le contradicteur.
"Tu ne dis rien, insiste Bertrand, tu sais qui je suis au moins?"
Après s'être désespérément convaincu qu'il n'avait pas eu le choix, et que, confronté aux mêmes circonstances - à savoir dénoncer son meilleur ami - il prendrait toujours la même décision, Louis Lesnais a finalement opté pour l'oubli. C'était il y a si longtemps, et Bertrand, comme lui, a réussi à sortir vivant de Buchenwald.
Mais il suffira d'une voix pour que le rideau se lève brusquement, que les projecteurs éclairent de nouveau la scène et que Louis se trouve confronté au personnage qu'il voudrait tellement ne jamais avoir été...
Suspense, rebondissements, aventures et émotions... Après Victor et les femmes, Pierre Delerive confirme son talent de romancier.
Un bon petit roman en fait, capable d'emmener vers ces rivages indicibles, des lecteurs habituellement réfractaires aux "livres de guerre". (Il y en a et je les comprends)
Amicalement
Jacques