
Les récits des rescapés juifs ayant passé en Suisse sont très rares, c’est pourquoi celui-ci, fort détaillé, est vraiment intéressant. D’abord on est frappé par son soucis de montrer autant le négatif que le positif, c’est-à-dire des différents comportements tout au long de ce dangereux, très dangereux périple. Cependant si elle s’en est sortie c’est avant tout que le positif à dépassé le négatif, dans le sens de toute l’aide qu’elle a reçue de la part de nombreuses personnes ayant pris de gros risques. Elle mentionne tout particulièrement le climat d’aide aux réfugiés en Savoie.
On se doute donc que l'histoire a tout à gagner avec ce genre de témoignage.
Avant-propos
Il est du devoir des survivants de rendre hommage afin que les morts ne soient pas oubliés, ni méconnus les obscurs dévouements.
Puissent ces pages inspirer une pensée pieuse pour ceux qui se sont tus à jamais, épuisés en route ou assassinés.
Je dédie ce livre aux HOMMES DE BONNE VOLONTE qui, généreusement, avec une vaillance infatigable, ont opposé la volonté à la violence et ont résisté jusqu’au bout.
Cher lecteur, veuille leur porter l’affection reconnaissante que toute action magnanime mérite !
Je pense de même aux amis suisses qui m’ont tendu la main au moment où je me sentais sombrer et au sourire clair de mon amie Lie, qui m’a aidé à continuer à vivre
F.F.
En Suisse, sur les bords du lac des Quatre- Cantons,
1943 – 1944
1. AU SERVICE DE LA PENSEE FRANçAISE EN ALLEMAGNE
Vocation – Paris – Berlin – Vicissitudes – Boycottage –Pogrome –Départ – A la frontière – Arrivée à Paris – Réminiscences
2. PARIS
Août 1939 – Atmosphère – Radio et presse – La drôle de guerre – Paris à la veille de l’Occupation
3. AVIGNON
Juin 1940
4. VICHY
Exode – Occupation – Atmosphère – Les PTT –La gare – Départ en masse – Voyages et incidents
5. AVIGNON
Août – novembre 1940 – Le Rhône – Le mistral – M. Devitrolles
6. NICE
Décembre 1940 – Types et silhouettes – M. Thérive, cuisinier et politicien – Discussion autour de la radio – Presse et propagande – Pérégrinations – Opinion publique – Les fureurs de la Méditerranée – L’hôtel la Roseraie – Stationnement dans les queues – Les resquilleurs – Difficulté du ravitaillement – Marché noir – Troc – L’arche de Noé – Formalités – « l’ordre nouveau » en France » - Les jours sinistres – Les Marius – Le serment du Méridional – Incertitudes – Péripéties.
7. QUELQUE PART DANS LA MONTAGNE
Le château – Sur la route
8. RETOUR A NICE
Septembre –décembre 1942 – Marion – Mme Lucienne – Alternative – Les deux tricoteuses.
9. GRENOBLE
Décembre 1942 - La décision suprême – Vers la Suisse ? – Rachel, la démente – Julot, le passeur – « On démarre ! » - Affres
10. A LA FRONTIERE
Arrêtée – Entretiens avec les gendarmes – En tôle
11. ANNECY
Fin décembre 1942 –janvier 1943 – En prison – La vie à la maison d’arrêt – Quelques silhouettes – L’enfant blond et rose
12. SAINT-JULIEN
Le voyage aux assises – L’assassin de Brême – Un après-midi en cellule – Devant le tribunal – Les passeurs escrocs – Les quatre « prestataires », mousquetaires de 1939 – Les diamants évaporés – La mer rouge et les barbelés – Acquitée
13. ANNECY
« Vers Gurs ! » - Le serment du Savoyard – Bonté, à toi la victoire ! – Rencontres et nouvelles – Une bonne blague – M. l’Abbbé – Au couvent – Paix, repos, oubli.
14. A LA FRONTIERE
Avril 1943 – Deuxième tentative de fuite – Le soldat napolitain – Retour à Annecy – La Savoie en 1942 – 1943
15. VERS LA SUISSE
Juin 1943 – Le douanier et sa famille – En route – Nostalgie – Le faucheur – Le portillon récalcitrant – Le saut en Suisse – L’accueil du soldat – Sauvée ! – Un baluchon vide et un cœur bien fatigué
Présentation sur Babelio
En 1921, Françoise Frenkel, jeune juive polonaise passionnée par la langue et la culture françaises, fonde la première librairie française de Berlin "La Maison du Livre". Rien où poser sa tête raconte son itinéraire : contrainte, en raison de ses origines juives, de fuir l'Allemagne en 1939 après la prise de pouvoir d'Hitler, elle gagne la France où elle espère trouver refuge. C'est en réalité une vie de fugitive qui l'attend, jusqu'à ce qu'elle réussisse à passer clandestinement la frontière suisse en 1943. Le récit qu'elle en tire aussitôt et qu'elle choisit d'écrire en français dresse un portrait saisissant de la France du début années quarante. De Paris à Nice, Françoise Frenkel est témoin de la violence des rafles et vit sans cesse menacée. Tantôt dénoncée, tantôt secourue, incarcérée puis libérée, elle découvre une population divisée par la guerre dont elle narre le quotidien avec objectivité. Rien où poser sa tête, soixante-dix ans après sa publication en 1945 à Genève, conserve, miraculeusement intactes, la voix, le regard, l'émotion d'une femme, presque une inconnue, qui réussit à échapper à un destin tragique.