Quatrième de couverture
Ida, née en France de parents juifs polonais, a quatorze ans quand elle est déportée à Auschwitz, le 13 février 1944. Dix-sept mois plus tard, elle est libérée. Elle n’en tire pas gloire. Elle parle plutôt de chance. La chance d’avoir été protégée par une infirmière polonaise alors qu’elle était atteinte du typhus. Wanda, c’est son nom, se jure de soigner Ida et la sauve de la mort. Depuis sa libération, Ida n’a eu qu’un désir, revoir cette infirmière qui avait pansé ses pieds gelés. En avril 2001, elle la retrouvera. Trop tard. Wanda, quatre-vingt neuf ans, plongée dans un coma profond, ne la reconnaîtra pas.
Bertrand Poirot-Delpech et Ida Grinspan se sont connus en mars 1988 à Auschwitz ; c’était la première fois qu’Ida retournait au camp depuis sa libération. Elle accompagnait un voyage de lycéens. Bertrand Poirot-Delpech s’est proposé d’être le scribe d’Ida et de coucher sur le papier son témoignage unique. Il donne à ce récit une intensité, une vérité et une force grâce à son écriture juste, simple et sensible. Il exprime ce que l’émotion et l’humilité empêchent Ida de dire elle-même et rappelle au fur et à mesure les événements de ces années noires.
N’être qu’un numéro, ne rien posséder de personnel qu’une gamelle et une cuiller, avoir constamment faim, froid, être épuisée, battue et craindre le pire à chaque instant. Comment le raconter ? Ida sait qu’elle a une mission sacrée, celle que lui ont confiée au camp, avant de mourir, ses camarades : "
Si tu rentres, il faudra leur dire. On ne te croira pas, mais il faudra le dire ..."