Un journaliste sur le front de Normandie sur le forum "Livres de guerre"
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Un journaliste sur le front de Normandie

Carnet de route - juillet-août 1944

Jacques Kayser

Présentation de l'éditeur :

"Le carnet de route de Jacques Kayser accompagnant les troupes alliées des plages de Normandie jusqu'à Paris constitue, selon l'historien Pierre Laborie qui présente ces pages, "un document de valeur inestimable". Livrant un témoignage direct, immédiat, concret, sur la France profonde redécouverte au moment de sa libération, il éclaire d'un jour nouveau - et parfois surprenant - quelques problèmes majeurs livrés au jugement de l'Histoire. Dans quel état d'esprit se trouvaient effectivement les campagnes françaises en juin 1944 ? Quel était le poids réel de la Résistance ? Quel fut l'effet des bombardements massifs opérés par les Alliés ? Sur ces questions mille fois débattues voici, non point une thèse de plus, mais le bouleversant journal d'un correspondant de guerre habité par le doute et soucieux de ne jamais maquiller la réalité. Les réactions décrites à chaud par ce témoin irrécusable, note encore Pierre Laborie, "sont loin de coïncider partout avec les images d'enthousiasme indescriptible gravées dans la mémoire collective". Débarqué en Normandie en tant que chef du service des correspondants de guerre et officier de presse du général Koenig, Jacques Kayser, résistant, avait rejoint Alger puis Londres en juillet 1943. Rédigé au jour le jour, dans des conditions parfois difficiles, sur un cahier d'écolier, son journal nous est restitué, cinquante-cinq ans après, par son fils, le géographe Bernard Kayser. "

la critique de Jean Planchais du Monde :

La victoire en courant
En 1944, les services de la France libre avaient chargé le capitaine Jacques Kayser des relations avec les correspondants de guerre pendant la bataille de Normandie. Kayser, journaliste et jeune, ancien vice-président du Parti radical-socialiste, sera, après la guerre, un éminent spécialiste des problèmes de presse. Ses carnets, qu'il avait conservés et recopiés sans les livrer au public, sont une source précieuse d'informations sur les suites du débarquement vues à travers les incessants déplacements d'un officier à la recherche de combats, de villes libérées et d'envoyés spéciaux capricieux.
Il y a dix-huit mois que Kayser s'est évadé de France via les prisons espagnoles lorsque, fin juin 1944, il débarque en Normandie. Sa mission est assez imprécise, moins imprécise cependant que les moyens dont il disposera : les Anglais, et surtout les Américains, rechignent à laisser le champ libre à une information strictement française sur une libération dont ils entendent garder le contrôle.
La France que découvre Jacques Kayser en juin 1944, c'est la Normandie. Une Normandie ravagée par les bombardements alliés. Mais le ravitaillement y est surabondant : le lait, le beurre et la viande ne sont plus réquisitionnés ou acquis à grands frais au marché noir par les gens des villes. Qu'en pensent les alliés ? se demande Kayser : ils viennent libérer une France affamée par l'ennemi et découvrent un pays de cocagne. Bayeux, libérée sans dommage dès le débarquement, offre une image faussée. Où est la vérité ? Dans les villes en ruine, paradoxalement, les forces alliées sont accueillies avec enthousiasme alors que dans d'autres, moins atteintes, parfois intactes, des foules maigrelettes mendient du chocolat, des cigarettes ou du chewing-gum.
L'officier de presse s'interroge le soir, stylo en main. Des héros, il en trouve, mais que dire de ces enfants et même de leurs parents qui ne savent pas qui est de Gaulle ? La Normandie, Caen-la-Martyre exceptée, est décevante. La Bretagne que négligent les correspondants de guerre lancés vers Paris est, elle, une terre de résistance et de patriotisme. Bien mal récompensés les Américains attendent deux jours devant Rennes que les derniers occupants veuillent bien s'en aller.
Les carnets ont la spontanéité et la rude franchise de qui pense n'avoir pour seul lecteur que lui-même. Leur auteur, toujours galopant d'un point à un autre du champ de bataille qui s'étend tout à coup aux dimensions d'une massive victoire, n'a pas le temps de pousser plus loin ses remarques hâtives, de se renseigner plus à fond.
Pour qui a connu la Normandie de 1944 de l'intérieur, bien des explications manquent. Telle ville intacte n'accueille pas les vainqueurs parce que sa population a été évacuée dans les campagnes environnantes. La division Leclerc, lorsqu'elle est connue, soulève l'enthousiasme, mais personne ne savait qu'elle avait débarqué. Kayser ne pouvait savoir que le préfet de Vichy, qui, " digne ", l'invite à dîner avant de se démettre, est le même homme qui organisa du côté français la rafle du Vel'd'Hiv'.
Précisément parce qu'ils sont " bruts de fonderie ", les carnets illustrent à la fois les réactions des populations de l'Ouest et l'idée qu'on se faisait à Londres, à travers la Résistance, d'un pays soulevé tout entier contre l'occupant. Ils montrent aussi les difficultés rencontrées par le Comité national français pour faire reconnaître par les alliés son autorité sur le territoire libéré.
Une population
placide
Les Français _ de l'Ouest toujours _ regardent avec placidité les hommes de de Gaulle remplacer les hommes de Pétain, d'autant plus que l'administration _ à l'exception de quelques responsables, préfets et maires écartés _ reste en place. Mais les alliés, s'ils renoncent vite à installer leur gouvernement militaire des territoires occupés (AMGOT), n'en interviennent pas moins pour interdire telle ou telle cérémonie, censurer tel ou tel télégramme de presse, freiner l'information.
La mission de Kayser subit les effets des inconséquences et des contrastes de la politique alliée. Une bureaucratie tatillonne lui refuse les papiers nécessaires ou renvoie ce Français gênant des services civils aux états-majors ou inversement. Il n'est pas question en haut lieu de reconnaître officiellement sa mission conférée par un pouvoir non encore reconnu. Mais sur le terrain, et jusqu'aux premières lignes, les combattants accueillent cordialement un préfet qui circule quasiment sans contrainte, interviewe des colonels américains au beau milieu d'une attaque.
En transcrivant ses carnets, Jacques Kayser n'a heureusement rien changé à un texte qui apporte, dans sa fraîcheur brutale, un utile contrepoint aux simplifications épiques de l'histoire.



Bonne lecture
laurent

 

Editeur : Arléa
Date edition : 1991
Support : livre
Genre : récit ou roman
Période concernée : de 1939 à 1945
Région concernée : Ouest Europe

Proposé par Laurent Laloup le dimanche 25 février 2007 à 10h57

Dernière contribution le vendredi 02 mars 2007 à 21h24

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