Bonsoir,
Le 4 juin 1941, alors que la pression américaine est à son comble - menace de rupture des relations diplomatiques et des accords Murphy-Weygand (ravitaillement de l' AFN ) - Darlan reste inébranlable. L'ambassadeur Leahy, qui vient de s'entretenir avec Darlan, en fait le compte-rendu, adressé le même jour, par télégramme, au Département d'Etat:
*** Si l'Allemagne a besoin de denrées alimentaires, elle les trouvera en Russie et si la Russie ne veut pas les lui donner, elle les prendra. Une attaque contre la Russie, ajouta-t-il, ne durera pas plus longtemps que l'affaire grecque et l'affaire yougoslave. On ne peut donc pas envisager sérieusement d'affamer l'Allemagne; quant aux effectifs, il avait vu de ses propres yeux le nombre considérable de soldats qui se trouvaient au centre de l'AIlemagne elle-même. Il ne voyait donc pas comment les Anglais auraient la possibilité de gagner la guerre.
Si la guerre continue, déclara-t-il encore, le communisme l'emportera en Europe. Quant à la France, elle est, d'après lui, comme un homme prostré, avec une grosse pierre sur la poitrine et cherchant à s'en débarrasser par tous les moyens possibles afin de pouvoir vivre. ***
Réalisme? Opportunisme? Darlan non seulement croit en la victoire de l'Allemagne mais la souhaite... comme rempart au péril communiste. Dans l'analyse du régime de Vichy, insiste-t-on assez sur les convergences idéologiques entre le nazisme et la Révolution nationale?
Bien cordialement,
Francis. |