Bonsoir,
Le point sur une lecture en cours :
Comme je l'ai déjà mentionné dans deux "brèves" récentes, je suis un peu choqué par la campagne de presse virulente, voire haineuse, qui a pris pour cible l'essai très personnel de Georges-Marc Benamou : "Un mensonge français" (Robert Laffont, 2003).
Si je dépose cette note sous la présentation du livre d'Evelyne Lever et de Bernard Droz, c'est parce que cette "Histoire de la guerre d'Algérie", un bouquin solide, est mentionné dans la bibliographie de l'essai avec d'autres ouvrages parmi les plus sérieux sur ce conflit colonial qui conduisit la France à l'abîme.
Je préfère également achever le livre de G.-M. Benamou avant de le proposer comme sujet de discussion dans Livres de Guerre, ce qui ne saurait tarder.
Ce qui est le plus choquant dans cette polémique, c'est que l'on est en droit de se demander si les critiques qui ont allumé "Un mensonge français" l'ont vraiment lu dans son intégralité. En effet, de "L'Humanité" au "Figaro" en passant par "Le Point", les chroniqueurs semblent s'être exclusivement focalisés sur le chapite que G.-M. Benamou a consacré aux harkis, un chapitre de 50 pages dans un essai qui en compte 350...
J'espère avoir l'occasion de reparler de ce "mensonge français" dans quelques jours car c'est un essai qui invite à reprendre pour les discuter sans haine toute une série d'événements de l'histoire de la guerre d'Algérie : des complots incessants qui marquèrent les derniers mois de la IVe République aux ultimes tentatives des soldats perdus de l'OAS, en passant par la personnalité très ambigüe d'un Michel Debré, opposant factieux puis ministre, l'agitation gaulliste, la position de la SFIO ou encore les "absences" et défilements d'un PCF qui n'a jamais osé aller au bout de son discours anticolonialiste, par crainte d'être traité de parti séditieux pro-FLN, une attitude qui explique peut-être la violence de la charge publiée dans "L'Humanité" contre Benamou.
Bien cordialement,
René Claude |