Bonjour !

Je sais que je vais vous décevoir, mais il faut que je vous le dise. Soyez courageux : je chante moins bien que Barbra Streisand et, en ce qui concerne la beauté, je crains fort de ne pas être vraiment votre type.

Tandis que vous sanglotez à la suite de cette terrible et double révélation, je dirai pour ma défense que, le diable se nichant dans le détail, comme on dit en allemand, je traque le diable et me penche donc sur les détails.

En fait, les détails sont de deux catégories : les détails référentiels et les détails pertinents.

Les premiers correspondent à peu près aux notes en bas de page servant à justifier des affirmations et il faut les traiter comme tels.

Si, par exemple, je donne ce que je peux lire des banderoles, c'est pour permettre éventuellement la vérification ou la correction.

Les détails pertinents, eux, ont un sens, par exemple l'opposition entre drapeaux soigneusement fabriqués et banderoles improvisées, entre hébreu et yiddish pour les inscriptions.

Dans ces conditions, il ne faut pas surcharger Francis de travail : il importe peu à mon avis que l'on ait des détails précis sur Ber Borokhov ou le Po'ale tsion (étant entendu que, si vous en souhaitez...). Il suffit de savoir qu'il existait un courant sioniste socialiste (marxiste, au moins en principe).

Il est aussi bon de savoir qu'il existait un courant tout aussi socialiste, sinon plus, mais antisioniste, représenté en particulier par le Bund. J'ai envoyé sur un autre forum un texte maintenant effacé parlant de la "dernière réunion" des bundistes que j'ai évoquée. Si je le retrouve, j'en reproduirai peut-être des fragments ici.

Si un élément vous semble peu clair, c'est qu'il m'aura paru à moi évident et que je me serai trompé. N'hésitez donc pas à demander des précisions. D'ailleurs, ce n'est pas l'ignorance qui est honteuse, mais le refus d'apprendre.

Si j'ai soigneusement terminé mon message par un "Pourquoi ?", ce n'est certes pas pour vous interdire d'utiliser ce petit mot interrogatif.

La page que vous avez affichée illustre bien ce que j'ai écrit sur le basculement produit par la guerre chez ceux qui n'envisageaient pas, avant, un départ en Palestine et la création d'un état juif. On y trouve aussi une part d'irréalisme, sans doute inévitable.

Ceux qui avaient échappé au massacre étaient hantés par la fameuse formule : "Tous égaux parce que tous Juifs ; tous égaux parce tous morts" ("Ale glaykh den ale Yidn ; ale glaykh den ale toyt").

Cordialement

Srdjan