... c'est d'avoir eu raison en poursuivant le combat dès l'été 1940, en France, à Londres ou dans les territoires d'outre-mer.
C'est toujours le même problème et pas seulement en ce qui concerne la politique ou la stratégie; des petits groupes d'hommes et de femmes refusent l'état de fait et optent pour la dissidence. Ils dérangent la mémoire enjolivée des opportunistes, des assis et des attentistes. Le simple fait d'avoir choisi de ne pas subir Vichy, ce paravent du nazisme en France, les rend suspects ! C'est le monde à l'envers et ce n'est pas vraiment étonnant : les signes d'une volonté de réhabilitation des adeptes du "lâche soulagement" se sont multipliés.
En ces temps de grande révision, le livre de Benamou est perçu par les adeptes de l'amalgame comme un moyen de les empêcher de réécrire l'attitude et les engagements de leurs protégés avant 1943.
Comme le dit justement Messmer, en France, la tentation anti-démocratique incarnée par Vichy est une constante dans certains milieux. Le témoignage de ces gens déraisonnables est donc une excellente mesure prophylactique.
Amicalement,
René Claude |