Bonjour,
En suivant Yves Courrière qui raconte dans "Eclats de vie" (Fayard, à déposer bientôt ici) son long périple en tant que jeune reporter dans la suite du général De Gaulle lors de la tournée africaine de 1958, tournée dite "de la décolonisation", on tente d'imaginer la viabilité réelle d'un projet généreux.
Madagascar, Moyen-Congo, la Côte d'Ivoire, la Guinée et son chef charismatique, l'intraitable Sekou Touré, le Sénégal et bien sûr l'Algérie étaient au programme de cette tournée gaullienne.
Yves Courrière :
"C'était le coup d'envoi d'une longue tournée qu'on appellera plus tard "le voyage de la décolonisation", au cours duquel le chef du gouvernement, qui avait déjà fait entrer dans son cabinet l'Ivoirien Félix Houphouët-Boigny avec le titre de Ministre d'Etat, allait développer cette idée révolutionnaire : "bâtir de nouvelles institutions, établir sur le mode fédéral les liens d'une union nouvelle, organiser un grand ensemble politique, économique et culturel qui réponde aux conditions modernes de la vie et du progrès."
Un projet généreux mais qui s'est très vite heurté aux attentes différentes, aux intérêts internes et extérieurs - les autres ex-puissances coloniales qui rentraient par la fenêtre économique après être sorties ou avoir été poussées par la porte -, ce qu'il faut bien nommer l'égoïsme à très court terme de certaines élites formées par la métropole et qui reproduiront, une fois parvenues au pouvoir dans leurs pays, quelques uns des pires travers et abus de l'ancien système, etc...
Cette grande idée confédérale eut-elle permis d'éviter les incessants et meurtriers conflits et l'état de suggestion militaire et économique masquée dans lequel se retrouvent la plupart des anciennes colonies d' Afrique sub-saharienne... ? Dans les textes, en tout cas, c'était séduisant.
Cordialement,
René Claude |