Cependant, en tant que "spécialiste" des Glières, je déplore la publication du livre de François MUSARD, Les Glières, édité à l'origine chez Robert Laffont en 1965, mais que, adolescent, j'ai découvert dans cette collection et qui présente la bataille comme une épopée totalement imaginaire, notamment l'assaut final d'un fortin (?) où dix-huit maquisards héroïques (effectif exact toutefois de la section Saint-Hubert à Monthiévret), après avoir crié le mot de Cambronne à l'officier allemand qui les sommait de se rendre, font Camerone contre une marée de vingt mille (!) Allemands, qui déferle inexorablement sans se soucier de ses propres pertes - page 155 !). C'est juste un peu moins délirant que dans ce document du 4 avril 1944 (AHG 13 P 51) où l'on peut lire que les Allemands continuent l'attaque au mépris des morts, avançant coude à coude par trois et en groupes de cinquante, montant sur leurs propres cadavres !!! Hallucinant ! Ce genre de récit a néanmoins le mérite, pour l'historien, de l'informer sur les mentalités, en l'occurrence de l'éclairer sur le besoin d'héroïsme qui, après la déroute de 40, perdurait jusque dans les années soixante... |