Lettre d'informations du site de François Delpla
n° 121 11 novembre 2017
Chers abonnés,
L'écriture de Hitler et Pétain avance d'un bon pas, stimulée par de fréquentes visites aux archives de Pierrefitte, richissimes et peu examinées encore sous cet angle.
L'actualité m'a obligé à lever le nez du guidon pour donner un avis d'historien du nazisme sur les deux romans récemment primés. Si la vision du Goncourt est d'une part étroite, d'autre part lourdement surannée, le Renaudot, sur la fuite de Josef Mengele, est une rafraîchissante surprise. Loin d'être fier d'échapper aux limiers, le bourreau d'Auschwitz, aigri et malade, était de plus en plus seul et suicidaire. Incapable de renier son idéologie comme de regretter ses actes il regrettait, en revanche, la brillante carrière scientifique à laquelle il avait semblé promis. Entre autres mérites, cette oeuvre est un plaidoyer contre la peine de mort : Mengele aura vécu en Amérique latine un véritable chemin de croix et a dû, ajouté-je aux supputations de l'auteur, envier le sort de son confrère et complice Karl Brandt, exécuté à Nuremberg en 1948 après le procès des médecins. Mais l'ouvrage ne fait pas que supputer, et le fait à partir d'une documentation en grande partie originale, ce qui lui donnera une place de choix dans nos bibliothèques d'historiens.
Et pour une discussion :
Marc-André Charguéraud nous donne ce mois-ci une petite synthèse sur le traitement différencié des Juifs en Hollande : un bel exemple de l'art nazi de la division.
Frémainville, le 11 novembre 2017
fdelpla
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