Marignan 1515 et neutralité - histoire de la neutralité SUISSE pendant la Seconde Guerre mondiale - forum "Livres de guerre"
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histoire de la neutralité SUISSE pendant la Seconde Guerre mondiale / Edgar Bonjour

 

Marignan 1515 et neutralité de Christian Favre le samedi 13 juin 2015 à 06h49

La bataille fait rage cette année en Suisse, 500 ans après la victoire de François 1er sur les Suisses le 13 septembre 1515. Quelle bataille ? Celle des historiens…oui pour une fois ils daignent aller au combat et s’affronter. S’affronter pour quoi ? Eh bien pour savoir si la neutralité suisse date de Marignan ou du Congrès de Vienne en 1815. Autant dire une bagarre entre gauche et droite, Suisse moderne contre Suisse originelle.
Et une fois de plus on tient à ce que cela soit noir ou blanc, oui ou non alors qu’une fois de plus c’est….gris.

Histoire illustrée suisse par W. Rosier p. 100

Marignan. - Le roi François Ier, qui succéda à Louis XII, résolut, dès le début de son règne, de reprendre le Milanais. Il s'allia avec les Vénitiens et chercha à faire la paix avec la Suisses. Mais ces derniers repoussèrent ses avances et entrèrent dans une ligue qui réunissait tous les ennemis de la France. François Ier réunit alors une magnifique armée de 60 000 hommes. Avec une puissante artillerie, il traversa les Alpes et pénétra dans le Milanais. Il reprend les négociations avec les chefs des Confédérés. Le 8 septembre 1515, il conclut un traité d'alliance avec Berne, Fribourg et Soleure. Les autres cantons refusèrent la paix qui leur était offerte et envoyèrent des renforts à Milan.
L'armée française vint s'établir près de cette ville, dans un camp sérieusement fortifié. Les Confédérés étaient très indécis. Pour prévenir une défection, Schinner s'entendit avec un capitaine d'Uri pour attaquer les Français à l'improviste. Il savait qu'une fois la bataille commencée, les Confédérés n'abandonneraient pas leurs compatriotes.
Le 13 septembre 1515, vers le milieu de la journée, les soldats des cantons primitifs se précipitèrent sur le camp français avec une impétuosité irrésistible. Les 20 000 hommes qui composaient l'armée suisse furent entraînés au combat. Les Confédérés, suivant la tactique habituelle, cherchèrent d'abord à s'emparer de l'artillerie française qui causait de grands ravages dans leurs rangs. La lutte fut terrible et se prolongea, indécise, jusque tard dans la nuit. Les soldats des cantons avaient repoussé leurs ennemis et s'étaient emparés de douze canons. Mais l'armée française n'était pas vaincue. On raconte que François Ier, emporté par son ardeur, se trouva au premier rang de ses chevaliers et que, cette nuit-là, il dormit sur l'affût d'un canon.
Le lendemain, à la pointe du jour, la bataille recommença. Elle fut plus acharnée encore que la veille. Malgré des prodiges de valeur, les Confédérés, décimés par l'artillerie, durent reculer après cinq heures de lutte opiniâtre. Tout à coup, on entendit le cri : « Saint Marc, Saint Marc ! » C'était la cavalerie vénitienne qui venait au secours de François Ier. Les capitaines suisses reconnurent que toute résistance était impossible. Les soldats prirent les blessés sur leurs épaules, placèrent leurs canons au milieu de leur carré, puis se retirèrent lentement tout en combattant.
Douze mille Confédérés restèrent sur le champ de bataille. « Ce fut un combat de géants», déclara le vieux maréchal Trivulce. François Ier écrivit à sa mère : « On n'a vu si fière et cruelle bataille. » Les Suisses se hâtèrent d'évacuer la Lombardie et rentrèrent dans leurs foyers.
La nouvelle de la défaite de Marignan causa une vraie stupeur dans la Confédération. La diète se réunit sans retard. Elle décida tout d'abord de repousser toute proposition de paix, de réunir une nouvelle armée et de reconquérir le Milanais. Mais les Confédérés étaient très divisés. Les gouvernements d'Uri, de Schwytz, de Bâle, de Zurich et de Schaffhouse ordonnèrent la levée d'un corps de troupe de 15 000 hommes pour descendre de nouveau en Italie, tandis que 10 000 hommes des huit autres cantons entraient au service de la France. La diète adressa alors un appel au peuple suisse, le suppliant de « n'être plus du parti de l'Europe ou de la France, mais du parti des Confédérés ».
Après beaucoup d'hésitations, les Suisses se décidèrent à signer avec François Ier, en 1516, un traité d'alliance perpétuelle. On eut alors le triste spectacle de chefs confédérés recevant de grosses sommes d'argent et des pensions annuelles importantes : leurs intérêts passaient avant le salut et l'honneur du pays. Les territoires de Lugano, Locarno, Mendrisio, la vallée de la Maggia restèrent aux Confédérés; les Grisons conservèrent la Valteline.
Les expéditions en Italie contribuèrent au développement de la civilisation dans notre pays; les soldats suisses apprirent à connaître les chefs-d’œuvre de l'art italien. Le goût se développa et l'instruction se répandit dans le peuple.
Mais ces longues expéditions militaires eurent malheureusement de tristes conséquences. La vie des camps, avec ses habitudes souvent mauvaises, eut une détestable influence sur la moralité publique. Le service mercenaire devint, pour la Confédération, une sorte d'institution nationale. Les principaux princes de l'Europe voulurent avoir des Suisses à leur service et, malgré les nombreuses décisions des gouvernements cantonaux, le mal ne put jamais être complètement enrayé.
La bataille de Marignan marque la fin du rôle politique de la Suisse dans les affaires de l'Europe. Dès ce moment, notre pays ne fit plus entendre sa voix dans les conflits qui s'élevèrent entre les grandes puissances de l’époque.


Avant Marignan les Suisses avaient défait Charles le Téméraire, ils se sentaient très forts et l’étaient, ce qui forcément les poussait encore plus dans des conquêtes, telle celle du Milanais leur permettant l’accès à son commerce. Donc il paraît évident que cette défaite fut salutaire dans le sens ou elle mit fin à cet esprit conquérant. Elle engendra un esprit de neutralité qui aboutit finalement à la reconnaissance de la dite neutralité au Congrès de Vienne en 1815.
Imaginons les conséquences d’une victoire suisse à Marignan, hypothèse tout à fait plausible puisque deux ans avant ils vainquirent les Français le 6 juin 1513 à Novare. La Suisse alors se serait empêtrée dans d’innombrables conflits en Italie, comme la France, l’Autriche et l’Espagne. Bien sûr les historiens de gauche ne manquent pas de montrer que les Suisses, après Marignan, conquirent le Pays de Vaud. Certes mais Vaud a fait partie de l’Helvétie s’étendant sur tout le Plateau suisse, avec Avenches comme capitale sous le règne romain. Et les Helvètes sont le peuple ayant uni primitivement la Suisse. Ce n’est pas pour rien que le nom reste sous Confédération helvétique
Cependant si j’aborde cette question c’est avant tout pour montrer qu’une fois de plus en Suisse, on aborde un sujet, celui de la neutralité, en ce focalisant uniquement sur la Suisse, sans se poser la question de la neutralité comme principe universel. Qui n’était pas neutre dans le monde en 1938 ? Pas beaucoup.

On m'excusera cette incursion dans le passé hors limite du forum, mais si l'on veut comprendre parfois telle ou telle attitude, il faut remonter assez loin, c'est le cas ici.

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