Le modèle de Staline, ce n'est pas les gouvernements démocratiques d'Europe de l'Ouest qui viennent de s'écrouler comme un château de cartes, sauf l'île fortifiée d'Angleterre, son modèle c'est le tsar Alexandre.

Or Alexandre avant d'aller à Paris a perdu Moscou. Il l'a fait brûler et est simplement allé s'installer plus loin. La chute de Moscou était programmé de longue date par la STVAKA . Staline aurait pu faire la même chose sans drame.

Les alliés avaient besoin de l'héroïsme sacrificiel de l'Armée Rouge et de sa Guerre Sacrée. Ils savaient que Hitler était très avancé sur sa bombe atomique et ses délires de domination mondiale.

Si Joukov a été le génie du champ de bataille, Staline avec sa formation de séminariste a eu cette excellente intuition qu'il fallait laisser le peuple développer son élan religieux de 'guerre sacrée'.

D'ailleurs la 'Guerre Sacrée' ce chant profond issu du peuple et spontanément reconnu par tous comme un hymne national devant lequel le public se lève dès qu'il est entonné ne cite pas une fois le nom de Staline. Ce qui est parfaitement étonnant à l'époque.

Le coup de génie de Staline c'est la célébration de la Révolution d'Octobre, en novembre 41. Les soldats défilent dans la neige et montent directement au front. Eblouissant!

C'est plus facile d'avoir du génie quand la victoire a changé de camp. Guderian est limogé par Hitler. Rommel est ailleurs. Les cinq mille Polikarkov détruits par la lutwaffe ont été remplacés par cinq mille chasseurs modernes. Le T34 supplante les panzers. Les soldats rouges dans l'épaisse neige de l'hiver russe montent à l'assaut en Valenki, Chapka et Poluchubki, face à des panzergrenadiers en tenue d'été et châles de femmes volés aux fermières russes. Le combat à changé d'âme.