Les écrivains de la collaboration, engagés à fond pour le nazisme ou ayant fait preuve d'une complaisance opportuniste (la majorité) forment un rayon de la mémoire littéraire qui passionne, fascine ou écoeure les auteurs qui ont suivi mais ne les laisse pas indifférents.
A trente ans, François Nourissier, actuel président de l'Académie Goncourt mais surtout fin lecteur - il ne rate jamais un bon auteur et n'épargne pas les mauvais - a écrit un roman court où il mettait en situation un écrivain de son âge et un auteur proscrit à la Libération.
Son personnage blacklisté s'était mis au vert en Suisse, en attendant que "ça passe" et le jeune confrère le rencontrait pour un papier demandé par son rédacteur... Malheureusement, je ne retrouve pas pour le moment ce livre; j'aurais voulu citer un extrait des dialogues entre le double de Nourissier et l'exilé politique qui est un composite de Morand, Chardonne, Drieu et Brasillach aussi, mais dans une moindre mesure. Les questions que soulève encore l'épuration des lettres y sont abordées; ça permettrait de relancer le débat sur le châtiment appliqué aux auteurs compromis et leurs responsabilités d'intellectuels et d'artistes.
Quelqu'un le possède-t'il afin que je puisse le déposer et le glisser comme référence pour l'essai d'Alice Kaplan ?
Le titre est "Bleu comme la Nuit" chez Grasset en 1958, mais il a été réédité en Poche et dans les Cahiers Rouges (s.r.).
Merci !
Cordialement,
René |