En effet, Corap débute sa carrière militaire en Algérie à l’aube du nouveau siècle, tandis que Bigeard termine la sienne en 1974 au commandement de la IVe région, avant d’entamer une reconversion politique. Entre ces deux destins, bien d’autres sont révélateurs.
De Castries, un cavalier émérite mais qui n’avait pas fait des étincelles sur le plan militaire, prend brusquement le mors aux dents en 1940. La Seconde Guerre mondiale le métamorphose, et, à 37 ans, il devient un guerrier redoutable. Salan, le mandarin, l’Indochinois, un des maréchaux de De Lattre, prend réellement son envol en 1944. Massu, lui, se fait connaître lors des campagnes de la Libération, mais ce sont surtout l’Indochine puis l’Algérie qui le propulsent sur le devant de la scène.
Comme dans toute armée émanant d’un gouvernement démocratique, ces cinq personnalités sont aux ordres, tout en veillant à conserver leurs prérogatives. Cependant, les urgences de l’heure les conduisent parfois, comme dans les cas de Salan et de Massu, à peser sur les choix politiques.
Continuellement confrontés à l’inconstance des gouvernants, dont l’état d’esprit souvent velléitaire oscille en fonction des victoires et des défaites, ils seront tour à tour adulés et rejetés, voire chargés d’opprobre pour couvrir des erreurs essentiellement politiques.
Corap est, en 1940, le premier des cinq à en faire l’amère expérience, et Salan, que son sens de l’honneur a conduit à tout sacrifier à la parole qu’il a cru pouvoir donner, manquera de peu d’être fusillé. De Castries, commandant malheureux du camp retranché de Diên Biên Phu, ne sera pas officiellement sanctionné, mais ne dépassera pas le grade de général de brigade. Massu, le fidèle « grognard » de De Gaulle, qui lui doit beaucoup, se fera, comme Salan, berner par l’homme du 18 juin… Bigeard, le plus jeune colonel de l’armée, célèbre pour ses talents tactiques hors pair, est « exilé » et temporairement « réduit au silence ». Tous ces hommes, décidés et résolus, ont vécu une période charnière, les conflits mondiaux, les guerres de décolonisation, avec dans leur tête, eux aussi, une certaine idée de la France.
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1 | ![]() | Mais pourquoi le choix de CORAP ? de JARDIN DAVID 22 août 2013 07h03 |
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