... quand on sait que certains des cadres engagés dans la Résistance (Lacoste, Bidault, Mayer, etc...) ont occupé des places et des portefeuilles importants dans les multiples gouvernements de la IVe République, on est en droit de se demander ce qu'ils ont retenu de leurs combats contre le nazisme et Vichy...? Après avoir été dénoncés, traqués et pour certains torturés et déportés, ils se sont déchargés sur les chefs de l'armée coloniale de leurs responsabilités de garants des procédures démocratiques à Madagascar avant de reproduire cet abandon en Algérie.
Cette attitude reste pour moi un mystère : des hommes - à l'époque les femmes n'avaient que fort peu droit à la parole politique - qui s'étaient battus comme des lions pour défendre leur conception d'une société plus équitable et qui, 3 ans après la chute du nazisme, écrasent la parole et la personne physique de l'autre, du colonisé qui réclame les mêmes droits que les citoyens de métropole, est toujours choquant. Il faut se souvenir que les chefs des "rebelles" en Afrique et en Asie ne réclamaient alors que l'application du droit républicain; très peu parlaient d'indépendance, c'est le refus de tout vrai dialogue qui a radicalisé les positions... Quel gâchis !
Pour en revenir au début de ce message et de la banalité de ma question : le pouvoir est-il corrupteur au point de faire basculer des rescapés de la lutte clandestine dans une collaboration passive aux massacres coloniaux ?
Si il y a un lien, c'est là que je le situe.
Amicalement,
René |