Bonjour,
En 1999 paraissait le livre de Greff Rickman,
Swiss Banks and Jewish Souls, qui fit grand bruit dans les médias des Etats-Unis. L'auteur affirmait en effet que les banques suisses détenaient encore 7 milliards de fonds appartenant aux victimes de la Shoah.
Sous la pression américaine, une commission de contrôle, présidée par Paul Volcker, l'ancien président de la Réserve fédérale des Etats-Unis, est chargée de vérifier ce qu'il en est réellement.
Ce ne sont pas moins de 600 experts-comptables internationaux, épaulés par des milliers d'employés bancaires, qui vont passer au crible 254 banques suisses sur une période de 60 ans. Le coût de l'enquête s'élèvera à plus de 700 millions de dollars
Sur 4.100.000 comptes contrôlés, la Commission en retient 54.000 qui auraient "une relation probable et possible avec les victimes".
Un tribunal arbitral présidé par le juge américain Edward Korman va examiner ces comptes. Il dépense 25 millions de dollars en publicité pour retrouver les héritiers possibles des comptes en déshérence. Après 6 années d'intenses travaux, le tribunal ne retient que moins de 2.000 demandes représentant 150 millions d'actifs [*]. Encore faut-il souligner que ce montant de 150 millions traduit dans une large mesure la volonté du juge Korman de présenter des résultats aussi élevés que possible.
Marc-André Charguéraud note :
"Une simple constatation explique cet échec notoire. Peu de comptes en déshérence ont été retrouvés malgré les moyens considérables utilisés parce que l'essentiel des actifs juifs confiés aux banques suisses avant la guerre n'est jamais tombé en déshérence. Leurs titulaires ou leurs héritiers ont pu en disposer ...."
Sources : Marc-André Charguéraud,
Cinquante idées reçues sur la Shoah, tome 2, pages 201 et suivantes.
Bien cordialement,
Francis.
[*] 150 millions correspondent à un montant de 12,5 millions en 1945 qui ont été réévalués en tenant compte d'un rendement minimum.