Ce livre méritait bien d'être traduit en Français, tant par les informations qu'il apporte sur la bataille des faisceaux (battle of the beams), les radars etc... que par les anecdotes rapportées.
Parmi les Français cités, en plus de Hollard et Marie-Madeleine Fourcade, il y a Yves Rocard, d'abord agent en France, agent du BCRA ou du SOE, on ne sait pas trop, mais c'est par le SOE que parvient à Jones un rapport tout à fait inhabituel sur une station de radio-navigation destinée à guider les chasseurs de nuit. Le rapport avait nécessairement été rédigé par quelqu'un qui possédait un solide bagage physique et mathématique, et les indications étaient finalement si précises qu'elles rendaient inutiles une opération de commando destinée à s'emparer du matériel. Le SOE demanda à Jones d'écrire une lettre de remerciement aux Free French, ce qui ulcéra Dansey, patron du MI6, qui considérait qu'il s'agissait d'un de ses agents et qu'on n'avait pas à remercier les Free French.
Toujours est-il que Rocard est bientôt exfiltré sur Londres et qu'il fréquente Bletchey Park, et c'est là que Jones raconte l'anecdote qui inspirera Hergé dans Objectif Lune, lorsque le lit de Tournesol se retrouve suspendu à des fils électriques et que le professeur continue à dormir à poings fermés.
Rocard était aussi dur de la feuille que Tournesol, et lors d'un bombardement, il entend quand même qu'il se passe quelque chose, il se lève mais se rend compte qu'il n'y a plus de plancher tout autour du lit. Il prend alors la sage décision de se recoucher et de se rendormir jusqu'à ce que le jour se lève.
Emmanuel |