Bonsoir,
Le 16 mai 1940, le gouvernement se pose la question "que faire devant l'imminence du désastre ?". Le 17 mai, la décision est prise de changer les hommes notamment à la tête des armées. Le général Gamelin étant considéré incapable de redresser la situation, il est décidé de rappeler Weygand qui est alors en Syrie.
- 17 mai : Weygand reçoit la convocation de Reynaud.
- 18 mai, à 3 h.15, Weygand quitte Beyrouth pour prendre un avion Glenn Martin qui décolle à 5 h. 15. Le vent contraire oblige l'appareil à se ravitailler à Marsa-Matrouk en Egypte. L'avion atteint Tunis à 18 h.30. Il est trop tard pour repartir et il est décidé de passer la nuit à Tunis.
- 19 mai : Départ de bonne heure mais toujours par vent débout, l'avion n'arrivera à Etampes qu'en fin de matinée. La malchance poursuit Weygand. Suite à un incident technique, l'avion atterrit sur le ventre et on perd encore du temps pour désincarcérer Weygand bloqué dans la carlingue.
Weygand est reçut par Paul Reynaud à 14 h.30.
Le président du Conseil (Reynaud) l'envoie vers 16 h. pour rencontrer Gamelin, puis à 17 h.30 aux Bondons, près de La Ferté-sous-Jouarre, pour rencontrer le général Georges.
A 19 h. Weygand revoit Reynaud qui lui demanda de prendre le commandement des armées.
Et pendant ce temps les Allemands ...
- 20 mai : C'est à 9 heures, à Vincennes, muni du décret qui le nommait à la tête des armées que Weygand procéda avec Gamelin à la transmission des pouvoirs.
Et pendant tout ce temps les Allemands ...
Les jours qui suivirent furent plus dramatiques encore. A la défaite initiale s'ajoutait ensuite d'incroyables hasards malchanceux.
La première malchance fut le retard. Duroselle note, par exemple, qu'un rapport établi par Gamelin proposait : « Recoudre les forces encerclées au reste de l'armée française, rétablir un front continu sur la Somme et l'Aisne » tout en soulignant qu'il s'agissait « d'une question d'heures ». Sans en avoir pris connaissance, c'est un plan similaire qu'adopta Weygand mais... beaucoup trop tard. Avant de lancer l'opération, Weygand entendait rencontrer les partenaires à savoir le général Billotte, commandant le groupe d'armées en retraite derrière l'Escaut, le général Gort, commandant les troupes britanniques et Léopold III, le roi des Belges. La réunion est prévue à Ypres.
La fatalité ne lâche pas Weygand.
Weygand arrive à Ypres, le 21 mai. Le général Gort n'est pas au rendez-vous. Probablement retardé on ne sait où, il est introuvable. Il est question de l'attendre jusqu'au lendemain. En début de soirée, l'amiral Abrial arrive pour annoncer à Weygand que le terrain d'aviation de Calais, par où il était arrivé, se trouvait impraticable. Weygand, laissera ses instructions à Billotte et partira de Dunkerque par un torpilleur qui rejoindra Cherbourg dans la nuit.
Le général Gort arrivera à Ypres vers 20 heures (après le départ de Weygand) et rencontre Billotte. Ce dernier prend aussitôt la route pour Béthune pour y communiquer les plans de bataille. Nouveau revers du sort : Billotte est mortellement blessé en cours de route.
Cette succession de malchances a-t-elle scellé le sort de la France ?
Bien cordialement,
Francis. |