Interview de l'auteur - La France appelle votre secours - forum "Livres de guerre"
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La France appelle votre secours / Frédéric Smith

 

Interview de l'auteur de Daniel Laurent le dimanche 23 décembre 2012 à 07h49

L’auteur a eu l’amabilité de bien vouloir répondre à nos questions :
Daniel Laurent
Vous expliquez au début du livre la genèse de votre livre, mais il y manque le tout début : D’où vous vient, vous historien québécois, cet intérêt pour la France au point de vous lancer dans l’écriture de ce livre?
Fréderic Smith
Il serait curieux pour un historien québécois de ne pas être intéressé par la civilisation qui a permis à ses ancêtres de s’installer en terre d’Amérique, entre la fondation de Québec par Samuel de Champlain en 1608 et la chute de la Nouvelle-France en 1763. L’histoire du Québec est à plusieurs égards celle de la survivance de la langue française sur le Nouveau Continent.
Encore 80 % des 8 millions de Québécois ont le français comme langue maternelle. Seule langue officielle du Québec, elle est la langue normale des rapports sociaux. La France, c’est encore la Mère Patrie pour une majorité de citoyens de cette province canadienne. Et depuis trente ans, l’historiographie québécoise s’est enrichie de plusieurs ouvrages consacrés aux relations France-Québec.
Cela dit, c’est le mariage de deux grandes passions — l’histoire de la ville de Québec, ma ville natale, et l’histoire politique et diplomatique de la Seconde Guerre mondiale — qui m’a mis sur la piste de cet ouvrage, de même que des rencontres marquantes. Notamment avec l’historien suisse Claude Hauser qui m’apprenait, à l’automne 2000, que la France Libre était agissante à Québec, par l’intermédiaire d’un comité fondé et présidé par une femme, Marthe Simard. Ce fait était complètement absent des livres d’histoire. Plus étonnant encore, Marthe Simard est devenue en 1943 la première parlementaire de France, avant de retomber complètement dans l’oubli, tant en France qu’au Québec.

DL Justement, votre ouvrage permet pour la première fois d’en connaître davantage à propos de la Franco-canadienne Marthe Simard, dont on ne sait rien en France malgré sa présence tout en haut des listes de femmes parlementaires et la récente inauguration d’une place Marthe-Simard dans le 14e arrondissement, à Paris. Comment expliquez-vous cette amnésie?
FS Par les circonstances inattendues de sa brève carrière politique et par son désir de demeurer au Canada.
Née Marthe Caillaud en Algérie au début du siècle, de parents français, elle s’installe à Québec en 1932 après son mariage en secondes noces avec le médecin canadien-français André Simard. Rien ne la destine à la carrière politique. Elle s’occupe plutôt de sa fille, née de son premier mariage. Profondément choquée par la défaite française, Marthe Simard répond spontanément à l’Appel du général de Gaulle et fonde un premier comité France Libre au Canada. On dit même à l’époque, notamment chez les autorités du mouvement à Londres, qu’il s’agit du premier comité de ce type fondé à l’extérieur de l’Angleterre.
En reconnaissance de son action, le général de Gaulle et son Comité Français de la Libération Nationale la nomment déléguée à l’Assemblée consultative provisoire d’Alger, le 20 octobre 1943. Invitée à y représenter la résistance extra métropolitaine, elle devient du coup la première femme française investie de pouvoirs politiques.
Après la Libération, Marthe Simard suit l’assemblée à Paris. Maintenant que le droit de vote et d’éligibilité a été octroyé à la femme française, elle refuse pourtant la carrière politique que lui propose le général de Gaulle après la guerre. Elle compte plutôt retourner auprès de sa famille au Canada. Âgée d’à peine 44 ans, elle est déjà grand-mère! Convaincue de n’avoir accompli que son devoir de Française, elle retourne donc dans l’anonymat et meurt à Québec le 28 mars 1993, presque 50 ans après sa nomination à Alger. Il n’est pas étonnant qu’on ait perdu sa trace entre-temps.

DL Vers quelle direction s’orientent maintenant vos recherches? Encore du français ou retour vers l’histoire du Québec?
FS La ville de Québec a été le théâtre de deux conférences interalliées pendant la Seconde Guerre mondiale. La première, nommée QUADRANT, eut lieu en août 1943 entre Churchill et Roosevelt. Le premier ministre canadien William Lyon Mackenzie King en était l’hôte. On affirme communément que c’est à l’occasion de cette conférence que le débarquement de Normandie aurait été planifié.
Or, il n’existe à ma connaissance aucune synthèse historique, tant en français qu’en anglais, consacrée exclusivement à la première Conférence de Québec et à ses discussions. J’aimerais peut-être me lancer. En plus de préciser la portée réelle des discussions diplomatiques et stratégiques, un tel exercice permettrait de creuser quelques anecdotes savoureuses, comme le vol supposé des plans du débarquement – objet d’une légende tenace à Québec – ou encore la présentation en marge de la conférence de l’étrange projet Habakkuk, destiné à la fabrication de porte-avions en « pykrete », un mélange de glace et de copeaux de bois!

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