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Cinquante idées reçues sur la Shoah - Tome I / Marc-André Charguéraud

En réponse à -2
-1Des morts bizarrement comptés et un titre putassier de Emmanuel de Chambost

effectivement.... de françois delpla le jeudi 13 décembre 2012 à 09h14

Les responsabilités de la Suède, ainsi présentées, ne diffèrent pas substantiellement de celles des grandes puissances qui ont laissé la brebis galeuse, très facilement diagnosticable comme telle, siéger de plein droit parmi elles à partir du 30 janvier 1933.

Tout montre que, s'il en avait eu absolument besoin, Hitler aurait envahi la Suède pour assurer son approvisionnement en fer et en roulements. L'expérience de la France ou celle du futur Benelux montrent à satiété qu'il aurait su, malgré la résistance locale, mettre les mines et les usines au service de son armement.

D'un autre côté, il était à la fois plus nazi et plus productif d'obtenir tout cela sans un coup de feu.

Bref, la responsabilité suédoise a très exactement les mêmes contours que celle de l'humanité, menée trop longuement en bateau par un fou.

Cela dit, il n'est pas exact que Churchill se soit résigné facilement à sa neutralité.

Extrait de Churchill et Hitler :

"Enfin, un dossier oublié sur un combat sans lendemain nous permet de cerner jusqu’au bout les efforts du Britannique pour maintenir l’alliance, et même l’élargir, en tenant à égale distance ceux qui essaient, ou acceptent, de donner aux Soviétiques un poids qu’il juge excessif, et ceux qui veulent prématurément engager une mobilisation contre eux. C’est là une de ces branches mortes de l’histoire qu’on élague par souci de clarté et qui, parfois, éclairentent mieux que les faits en apparence plus importants la marche des événements : Churchill s’est démené, en avril 1945, pour faire entrer en guerre la Suède !
Il émet l’idée devant son cabinet le 12. Dans le même temps, le ministre norvégien des Affaires étrangères en exil à Londres, Lie, demande une assistance militaire à son collègue suédois Günther –sans se réclamer de l’Angleterre. Il s’agit, explique Churchill, de couper court à la possibilité d’une longue résistance allemande en Norvège, d’en finir avec la guerre sous-marine qui continue de causer des pertes aux Alliés à partir de bases norvégiennes, et de libérer des forces britanniques pour la guerre contre le Japon. Les réponses de Günther sont des modèles d’hypocrisie, tant il s’ingénie à ne pas dire qu’il est lui-même à la recherche d’un tel résultat, non par la guerre, mais par la négociation avec les SS : un moyen certes plus économe, mais aussi plus tortueux, et quelque peu dilatoire. C’est à peine si le 13 avril, recevant ensemble, sur sa demande, Mallet et son collègue américain Herschel Johnson , il lève un coin du voile : il dit que ses contacts en Norvège et en Allemagne l’amènent à penser que la Wehrmacht, pourvu qu’on ne la provoque pas, se tiendra tranquille en Norvège et capitulera, en mettant les choses au pire, quelques jours après la cessation des combats dans le Reich. L’hypocrisie atteint son comble lorsqu’il dit qu’une déclaration de guerre de la Suède amènerait une réconciliation de la Wehrmacht et des SS, présentés comme d’affreux pousse-au-crime que l’attentisme de la Wehrmacht neutralise, alors qu’en cas de menace militaire ils auraient les coudées franches pour perpétrer des atrocités contre la population, et pour ordonner à l’armée d’en faire autant. Or dans la même période les démarches de Bernadotte partent du principe que les SS, ou du moins leur chef, ont le pouvoir et la volonté de trouver une issue pacifique. Cette hypocrisie a le mérite de montrer à l’historien avec quel soin la mission Bernadotte est dissimulée aux Anglais.
Ce dossier illustre, après tant d’autres, la tendance de Churchill à secouer le Foreign Office. Mallet se rallie en effet au point de vue suédois, sinon sous l’influence de Günther, du moins après sa rencontre avec l’ambassadeur norvégien à Stockholm, qui, le 14, lui dit pis que pendre de son ministre Lie et du gouvernement en exil à Londres qu’il est censé représenter, affirmant que la résistance, en Norvège, n’a nulle envie d’une intensification des combats.
Que ce soit par l’effet du surmenage ou de dissensions au sein du cabinet, Churchill ne revient à la charge auprès de Mallet que le 20 avril (indice qu’Eden a rechigné à le faire, ou ne l’a pas fait avec toute l’énergie que son chef de gouvernement estimait souhaitable). Il plaide –en léger recul- qu’il ne demande pas une déclaration de guerre immédiate, mais des mesures de mobilisation et des conversations d’état-major.
On ne sait qui l’emporte en définitive puisque, quand un Günther très accommodant reçoit les deux ambassadeurs anglo-saxons pour leur dire que son gouvernement accepte volontiers d’ouvrir de telles conversations, on est déjà le 30 avril –peut-être à l’heure même du suicide de Hitler-, que la reddition sans condition en Italie, négociée par Wolff, est acquise depuis la veille et que le gouvernement suédois a désormais de solides raisons de penser que sa politique de contacts avec le sommet de la hiérarchie SS débouchera en Norvège sur une reddition tranquille.
Que conclure de ce combat perdu contre l’inertie suédoise ? Les critiques disent volontiers que la « plus belle heure » de Churchill est passée et qu’en cette fin de guerre il n’est plus très en forme. Le journal de Brooke peut étayer ce point de vue et aussi, comme on va le voir, celui de Colville. Il est certain que la victoire n’est pas exactement celle dont il avait rêvé, et qu’il ressent douloureusement l’abaissement de son pays par rapport aux « deux Grands ». Dans le cas de l’URSS, à l’amertume du déclin britannique s’ajoute une certaine mauvaise conscience, d’abandonner un certain nombre de pays à la férule soviétique en échouant à adoucir celle-ci par des accords diplomatiques. Or son action vis-à-vis de la Suède montre qu’il fait preuve de cohérence et de vigilance, tout en jouant son éternel rôle de stimulant à l’égard de ses ministres et de ses alliés. S’il ne vient pas à bout de la neutralité suédoise, il faut reconnaître que l’entreprise était de taille, et que ses efforts n’ont probablement pas été tout à fait inutiles, s’il est vrai qu’on obtient le moins en demandant le plus : cette pression retient peut-être le royaume suédois de s’engager plus avant dans des finasseries avec l’appareil nazi… alors qu’il n’est pas le plus fin, du moins du vivant d’Adolf Hitler.
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