Bonjour, Jacques,
Sans vouloir tirer la couverture à wikipédia, je dirais que l'article
Raymond Aubrac, malgré la photo, fait un tour honnête du problème.
Entre la dénomination « agent communiste » de Courtois et celle de « compagnon de route » qu'Aubrac lui-même se donne, il n'y a pas forcément contradiction. Dans le cas d'Aubrac, il ne s'agit évidemment pas d'un compagnonnage intellectuel, à la Sartre, mais d'un compagnonnage d'appareil. Le problème de ce genre de compagnons de route, c'est qu'il ne peuvent jamais rompre, puisqu'ils n'ont jamais adhérer. Ils sont en quelques sortes tenus à un secret à vie.
Aubrac réunit ce paradoxe d'être à la fois un personnage légendaire, sous les feux des projecteurs, et un personnage sinon de l'ombre, du moins de la pénombre, ce qui ne revêt pas chez moi une connotation péjorative.
Pour ma part, j'aurais aimé que la mémoire d'Aubrac s'attarde un peu plus sur Jean Jérôme, qui lui, reste franchement dans l'ombre. Du coup, j'ai presque envie de dire que le personnage intéressant, ce n'est pas Aubrac, mais Jean Jérôme qui a joué un rôle de premier ordre dans la Résistance, un rôle de premier ordre dans l'articulation entre le PCF et les démocraties populaires, dans les finances du PCF.
Je crois qu'on ne reviendra pas là-dessus. Pour chaque période, il n'y a de place que pour un petit nombres de personnages de légende: Guy Môquet, le couple Aubrac... Finalement, les autres, en mourant cachés reposeront peut-être plus heureux.
Emmanuel