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Edition du 29 mars 2012 à 15h25

CANARIS / Heinz Höhne

En réponse à -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2
-1Je t'ai retrouvé ta page de françois delpla

Nous avons tous... de françois delpla le jeudi 29 mars 2012 à 15h18

... les neurones rouillés par neuf décennies pendant lesquelles on ne s'est pas posé, à propos du nazisme, certaines questions élémentaires. Simplement, il y a ceux qui se soignent et ceux qui n'en éprouvent pas le besoin. Et à plusieurs, on se soigne mieux et plus vite.

Eric Kerjean fait une percée scientifique essentielle en exhumant un lien étroit entre Canaris et Hitler, mais reste peut-être tributaire, au moins dans une certaine mesure, de la foutaise (pour parler comme Nicolas) consistant à découper le régime en bureaucraties rivales.

Il laisse en tout cas largement ouverte la question : puisque l'Abwehr et le SD ne sont plus aussi étanches qu'on ne l'a dit entre 1940 et 2010, qu'en est-il au juste de leurs rapports ?

Il ne suffit pas de constater que Canaris et Heydrich, amis d'avant le déluge nazi et voisins de pavillons, peuvent tout se dire à tout moment sans témoins, du moins lorsqu'ils sont berlinois. Il va falloir reconstituer le plus précisément possible ces échanges -par exemple comparer leurs agendas et voir ce qui bouge, quand ils sont tous deux à Berlin, dans les plus petites missions de l'Abwehr et les plus petites actions du SD. Du boulot jusqu'en 2050 ?

En d'autres termes, la théorie du panier de crabes passant leur temps à se mordre était commode et permettait d'écrire une histoire classique. Un beau récit appuyé en apparence sur beaucoup de documents. Maintenant que les crabes se font autant de bisous que de morsures, on n'a pas multiplié les problèmes par deux, mais par vingt ou trente ! A qui, à quoi se fier ?

Il reste à mon avis une boussole : le nazisme lui-même et son projet -je ne dis pas son programme, pour ne pas laisser croire qu'il serait arrêté, figé et suivi quoi qu'il arrive. Ce qu'il faut se demander, c'est ce qui sert le mieux, à chaque moment, le projet, tel que Hitler en guide la réalisation.

Yehuda Bauer fut en son temps un pionnier et son livre reste une mine, sur les marchandages entre SS et Occidentaux au sujet des Juifs. Mais il ne comprend vraiment pas grand-chose au nazisme, puisque d'une part il traite les SS comme un Etat dans l'Etat en se posant rarement la question de leur pilotage par le Führer, d'autre part il donne dans la facilité d'y voir une structure corrompue et achetable, de la base au sommet, comme une très vulgaire mafia, enfin il voit la guerre elle-même comme une "guerre contre les Juifs" en minorant ses autres objectifs. Kerjean s'appuie sur ce livre sans paraître soupçonner à quel point le sien lui donne un coup de vieux !

Il est strictement impossible que Himmler n'ait pas parlé à Hitler d'un projet d'attentat contre lui, et pas davantage qu'il ait résolu la question en se disant : "S'il vit c'est que la Providence le veut et s'il meurt, à moi de jouer". Non, tant qu'il vit, il lui rend compte et vient aux ordres. Il faut croire que tous deux pensent, comme au bon vieux temps de l'Abwehr, que les conspirateurs sont pusillanimes et encore assez loin de passer à l'acte. Ce qui est loin d'être entièrement faux, mais a une conséquence qui manque de leur être fatale... et qui finit par les sauver : Stauffenberg est tellement écoeuré de la pusillanimité de ses complices qu'il finit par cumuler deux rôles, celui de poseur de bombe et celui de chef du putsch consécutif. Cela aide la bombe à passer inaperçue... et le chef à se faire pincer quand il déclenche trop tard le putsch.

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lue 2014 fois et validée par LDG
 
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