A chaque décision de renouvellement de la flotte aérienne en Suisse c’est la bagarre des pour et des contre. Ce qui m’a induit à quelques réflexions sur le rôle de l’aviation pendant la SGM. Il fut primordial, c’est évident, autant en défense qu’en attaque. En défense avec la bataille d’Angleterre. On sait qu’en Suisse, face à la stupéfiante puissance allemande, on a rapidement élaboré une défense basée essentiellement sur le tir de précision incluant également de nombreux civils ainsi que sur l’établissement d’une zone hyper fortifiée imprenable offrant la possibilité de contre attaques continuelles. L’histoire a montré que cette stratégie fut la bonne. On me rétorquera : mais enfin le commerce !… Ben le commerce, voyez-vous, il fut omniprésent entre amis et entre ennemis, ceci pendant toute la SGM, il suffit de se renseigner et de lire un petit peu.

Le reproche que l’on fait à cette stratégie est d’avoir laissé les villes et le Plateau sans défense, c’est juste, mais le pari ou l’idée de ce concept de défense était de dissuader l’ennemi à envahir une partie d’un pays en sachant que ses soldats se feraient descendre à 500m, que les principales infrastructures seraient détruites et qu’enfin ils subiraient continuellement des attaques. Pas très encourageante comme perspective d’occupation.

Mais si la Suisse avait disposé d’une importante flotte aérienne, ce qui eut été parfaitement dans ses possibilités technologiques, il est alors absolument certain que la Wehrmacht ne pouvait pas l’envahir, même pas le Plateau. Les combats de l’été 40 ont démontré la valeur des pilotes suisses qui ont pris le dessus des Allemands, donc seul le faible nombre d’avions suisses aurait joué en faveur des Allemands.

Le fait que la Suisse ne possédait pas de blindés, ou vraiment très peu, n’était absolument pas un handicap, au contraire cela a permis de rendre le pays impossible au déplacement de ces engins donc surtout à l’envahisseur possible, lequel se serait trouvé bloqué un peu partout avec des colonnes paralysées. Bel exemple de ce côté :


Ainsi donc l’aviation a été la principale arme de défense et d’attaque pendant la SGM.

Or qu’est devenue l’aviation militaire après guerre ? Uniquement une arme d’attaque contre des pays à faibles capacités technologiques : Afrique, Moyen-Orient, Extrême Orient. Attaques faites par des pays à haut développement technologique. Ce qui veut dire en clair que dans ces pays l’aviation militaire ne sert plus qu’à assurer la surveillance de l’espace aérien. Au niveau de ces pays cette technologie est dépassée par celle des missiles et maintenant des drones et probablement d’autres technologies interdisant toute possibilité de manœuvre de l’aviation, en particulier au niveau de l’électronique. Et surtout cette technologie de maîtrise de l’air évolue de jour en jour mais pas en faveur des avions classiques.

L’aviation militaire, l’armée de grand-papa ?