« J'entre aujourd'hui dans la voie de la collaboration » - Le Maréchal aux liens - forum "Livres de guerre"
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Le Maréchal aux liens / Jean Tracou

 

« J'entre aujourd'hui dans la voie de la collaboration » de Francis Deleu le lundi 15 août 2011 à 17h26

Bonsoir,

Le 30 octobre 1940, peu après la rencontre de Montoire, Pétain prononçait sur les ondes « J'entre aujourd'hui dans la voie de la collaboration » : phrase malheureuse ou pensée intime ?

Soucieux de ne pas heurter l'opinion publique, Pétain se gardera de prononcer à nouveau le mot « collaboration » sans pour autant renoncer à ce qu'il appellera désormais une politique de réconciliation franco-allemande.

Fin 1943, peu après le débarquement alliés en AFN et l'occupation de la zone Sud, Pétain est flanqué d'un conseiller allemand, le Ministre de Renthe-Fink. Ce dernier presse Pétain de rédiger un message à la Nation dans lequel il condamne la Résistance.

Un entretien entre les deux hommes en date du 24 février 1944 :
Renthe-Fink - J'ai constaté, M. le Maréchal, après avoir vu beaucoup de Français, qu'un doute subsiste sur votre position véritable, en particulier à l'égard de la collaboration. Les Français sont désorientés. J'ai pensé qu'il serait peut-être bon qu'avec l'autorité qui s'attache à votre personne, vous adressiez à la nation un message indiquant clairement la route à suivre, et que vous êtes toujours partisan de la collaboration avec l'Allemagne.

Pétain - Je n'ai jamais varié à ce sujet. Je pense et j'ai toujours pensé qu'une loi essentielle de la politique française était l'entente avec l'Allemagne. Mais pour conserver mon autorité, je ne dois pas heurter l'opinion.

Renthe-Fink - Mais cependant, il faut servir de guide à l'opinion, et non pas seulement la suivre.

Pétain - Les Français ne sont pas comme les Allemands, M. le Ministre. Les Allemands obéissent aux ordre reçus, ils sont disciplinés. Les Français n'obéissent au chef que s'il a gagné leur confiance. L'autorité en France doit se gagner à tout instant.

Renthe-Fink - Mais chez nous aussi, le Führer ne pourrait pas gouverner s'il n'avait pas acquis la confiance du peuple.

Pétain - Les Français sont indisciplinés. Il faut leur faire comprendre les avantages de la politique d'entente avec l'Allemagne. Je dois préserver mon autorité pour plus tard, pour la paix. Je serai alors un chaud partisan et même fanatique avocat de la réconciliation - je préfère ce mot - franco-allemande. Je suis absolument convaincu que c'est une nécessité de notre politique. Et il faut, dans l'intérêt de tous, que je puisse parler à ce moment-là. L'Allemagne aura besoin de la France pour se relever; et la France aura besoins de l'Allemagne; les autres nations d'Europe ne comptent pas : l'Espagne, ce n'est rien, l'Italie ne se relèvera pas facilement.
Voilà, je vous parle clairement. Vous connaissez toute ma pensée. Je ne ferai pas de message maintenant; mais plus tard, je parlerai aussi nettement qu'aujourd'hui.
Pour le moment, il faut être prudent. Voyez M. Laval, sa parole : « Je souhaite la victoire de l'Allemagne... » l'a fait honnir de tout le monde. Tout ce qui a une valeur, tout ce qui compte en France, s'est levé contre lui. Il regrette cette parole d'ailleurs, mais trop tard.


Renthe-Fink - Il est bien dommage qu'on ne puisse dire aux Français qu'on souhaite la victoire de l'Allemagne.

Pétain - M. Henriot sait ce qu'il convient de dire. Il a du succès et cela doit vous suffire. Et puis, il faudrait que les autorités d'occupation nous aident.
Bien cordialement,
Francis.

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