Si je partage l'analyse selon laquelle les nazis veulent faire croire que (je vous cite) "la scission du bloc ennemi et le rapprochement avec l'un des deux morceaux ainsi obtenus, sur la base de l'anticommunisme. Pour cela, les magouilles d'agents en pays neutres deviennent aussi essentielles que ce qui se passe sur le champ de bataille. Hitler y fait circuler à jet continu quelques messages simples, à la fois dans la continuité de Mein Kampf et adaptés à la conjoncture de l'heure : je suis plus opposé au communisme qu'à quoi que ce soit d'autre et j'incarne, certes à ma façon, la civilisation chrétienne, je bousille les Juifs à grande échelle mais peux aussi les épargner si on est gentil avec moi, je n'ai toujours pas de revendications territoriales en Europe de l'Ouest ni d'ambitions maritimes ou coloniales, bref, accordez-moi, et vite, un traité de paix et une alliance antisoviétique et vous verrez que tout s'arrangera pour tout le monde"
Toutefois je constate que les négociations amorcées par schellenberg et même celles initiées par von ribbentrop ou par goering le sont en Suède et non en Suisse et sont censée être continuées au Portugal. La Suisse ne s'y est jamais trouvée centrale sauf pour la négociation du retournement de l'Italie, seule manquement des alliés occidentaux à leur engagement d'absence de paix séparée. Même sur les négociations de rachat de la vie de personne juive par la Vaada hongroise au travers de Kurt Becher, la Suisse n'est qu'un relais.
Je ne suis donc pas très convaincu par votre argument du souhait hitlérien de conserver la Suisse neutre simplement pour disposer d'un terrain de négociation.
Les motivations me semblent devoir être cherchées ailleurs probablement dans le rôle clef du système bancaire Suisse dans le système monétaire international de l'époque.
Nous savons en effet que les nazis sous l'autorité de schellenberg a fait produire par les déportés de Bergen Belsen plus de fausse Livres anglaises (indétectables) que les réserves même de la banque d'Angleterre. |