Les motivations de Schellenberg sont claires: il veut faire établir par Masson qu'il est clean de toute implication dans les camps de concentration, ce qui est un grand challenge compte tenu des preuves trouvées depuis. Ce sera le thème central de son dossier de défense
Or nous savons que c'est faux. Il y avait presque dans chaque camps de concentration un baraquement réservé au SD qui pouvait faire entrer dans le camps ou en sortir qui ils voulait. De plus Schellenberg a utilisé cette possibilité pour l'opération Zeppelin en sélectionnant les Ukrainiens et Russes qui lui étaient nécessaires: il les faisait sortir de camps sans problèmes et faisait disparaître ceux qui ne convenaient pas.
De plus, Eggen avait négocié avec le fils de Guisan la vente aux allemands de baraquements d'origine suisse pour les camps de concentration et Schellenberg avait des outils éventuels de chantage en réserve.
Il fait avec la famille de Giraud ce qu'il avait déjà fait avec Vera Bate, épouse d'un Italien nommé Berto Lombardi et membre de la famille Windsor. Par l'intermédiaire de Von Dincklage, Chanel avait déjà pris contact avec son amie Vera, qui avait refusé de la rejoindre à Paris. Von Dincklage avait été chargé faire pression sur elle en la faisant arrêter... pour espionnage. A Berlin, Schellenberg donne ensuite l'ordre de la libérer moyennant un marchandage: elle accompagnera Coco ou elle retournera en prison. Avec la famille Giraud, le chantage est plus subtile: sa famille kidnappée sera libérée pour que Giraud devienne son témoin de crédulité. Le tour de prestidigitation est bien monté: son ami Masson garantit que la transaction est sincère et ne fait que traduire que son interlocuteur est une bonne personne... De fait le naïf Giraud fournira à Schellenberg un témoignage écrit comme témoin à décharge.
Schellenberg comme toujours prépare ses coups longtemps à l'avance quand ses motivations ne sont pas apparentes. Après la conviction étant établie, il peut s'appuyer sur ceux qu'il a berné. |