La description du livre
Et les autres livres cités
La description de ce livre
| | Présumé Jean Moulin / Jacques BaynacEn réponse à -4 -3 -2 De l'autorité de la chose jugée de Francis Deleu le jeudi 26 août 2010 à 21h01Bonsoir,
A la suite de ce qu'écrivait Nicolas Bernard : De l'aveu de l'avocat de René Hardy lui-même, la chose jugée ne saurait avoir une portée absolue. […] les procès de René Hardy n'ont, quoi qu'on en dise, pas réfuté la thèse de la culpabilité ... poursuivons par un extrait des réflexions de Alain Guérin publié dans sa monumentale Chronique de la Résistance, deuxième partie (Du côté des bourreaux), chapitre 4 (La trahison), sous-titre ("Chose jugée" ou "fiction légale"?) : Hardy (...) jugé et acquitté deux fois : le 24 janvier 1947 par la Cour de justice la Seine et le 8 mai 1950 par le Tribunal militaire permanent de Paris. Acquittement donc "chose jugée". Certes, mais "chose jugée" dont on discute encore un demi-siècle plus tard et dont, nous allons le voir, beaucoup n'ont pas craint de bousculer publiquement le caractère théoriquement sacré sans que, pour autant, le Justice réagisse. Alors, que faire ?
Les deux premiers historiens de la Résistance française et anciens résistants eux-mêmes, Henri Michel et Henri Noguères, sont à ce sujet d'un avis opposé. Pour le premier, "de toute façon - et c'est une servitude de l'historien de la Résistance - cet épisode n'aurait pu être éclairci que partiellement: il y a "chose jugée" et la "chose jugée" est intouchable." Pour le second, "il serait trop facile d'éluder ces questions en se contentant de s'abriter derrière l'autorité de la "chose jugée". Beaucoup de ceux qui ont adopté cette attitude commode l'ont d'ailleurs souvent nuancée d'hypocrisie, car les termes dans lesquels ils affirmaient s'incliner devant deux arrêts de justice définitifs laissaient supposer qu'ils auraient eu beaucoup à dire si la loi ne leur avaient pas imposé d'accepter sans discussion la "chose jugée". (…) La "chose jugée" reste "l'expression d'une vérité humaine" qui demeure à nos yeux d'autant plus faillible que l'on a cru devoir soumettre à des tribunaux militaires du temps de paix des affaires - car il y en eut d'autres - qui exigeaient une connaissance et une compréhension de la vie clandestine, de ses servitudes, de sont climat, que l'on n'était pas assurer de trouver chez tous les juges militaires … et pour cause. C'est assez dire que nous n'entendons faire de cette "fiction légale" ni le mauvais prétexte d'un escamotage du problème posé ni le trop facile alibi permettant d'exprimer sans risques des sous-entendus malveillants. La suite de ce chapitre ne manque pas d'intérêt comme l'indique, par exemple, un sous-titre "Discussions féroces… Polémiques furibondes … Interprétations furieuses" ... bref du quasi LdG à propos de l'affaire de Caluire.
Bien cordialement,
Francis. |
*** / *** lue 2348 fois et validée par LDG |
| | |
|
|