En Suisse comme ailleurs, trop d'universitaires et de journalistes dans les médias mainstream, imprégnés du discours intégré de la culpabilisation permanente, ont abdiqué leur sens critique de chercheurs et de relayeurs avisés pour se soumettre volontairement à cette espèce de bonne conscience de la mauvaise conscience qui, comme le dit A. Finkielkraut, est devenue l'idéologie dominante. On peut se jeter des cendres sur la tête dans les travées d'amphis, à la TV, sur les ondes et le ouèbe à longueur d'année en chantant "mea culpa, mea culpa et tralala", ça n'a jamais fait avancer la recherche historique d'un millimètre, au contraire. Cette auto-flagellation constante, besogneuse et instrumentalisée* a trop souvent englué la recherche dans le "devoir de mémoire" contre-productif qui, comme la foi, devrait être une affaire personnelle, strictement personnelle. J'ai déjà rappelé sur ce forum la mise en garde de Simone Veil concernant un "besoin de mémoire, pas un devoir". C'est une démarche individuelle mais en aucun cas une méthode pédagogique ou une religion.
Bien cordialement.
RC
* Posons-nous la question: à qui profite l'auto-flagellation permanente des élites ? Utilisée comme levier par des groupes, associations, lobbies politiques et religieux anti-démocratiques dont le but ultime est de détruire les fondements de nos républiques ouvertes, elle prend systématiquement le moindre débat en otage.
De façon plus perso, ça explique aussi en partie mon désengagement des débats sur LdG. Il est impossible d'avancer dans une discussion l'esprit encombré de grilles de lectures que l'Histoire a justement dévaluées. |