Bonsoir,

Interrogée par la rédaction du magazine "Histoire(s) de la Dernière Guerre" n° 3, extrait de l'entretien (avec l'aimable autorisation de la rédaction).

HDG
Quand entendez-vous pour la première fois parler d'Izieu ?

Rolande Causse:
En écoutant France-Culture sur le conseil d'un ami qui, ayant lu Rouge braise, pensait que cela pourrait m'inspirer. Antoire Spire avait invité Sabine Zlatin, directrice de la maison des enfants et absente le jour de la rafler, ainsi qu'une éducatrice, Léa, la seule personne raflée qui ait survécu, et Léon Reichman, qui avait pu s'échapper en sautant d'une fenêtre du premier étage.
J'entends ce dernier dire que ce qu'il y a de plus affreux, c'est qu'il n'y ait pas de tombe, pas de cimetière, aucun lieu pour se recueillir. Cela me renvoie aussitôt à la perte de ma mère.... Et je me dis : il va au moins y avoir une mémoire. J'écris et les mots me viennent sous forme de poème.

HDG
Le procès Barbie a-t-il joué un rôle ?

Rolande Causse
Certes, avec les impudentes dénégations de la défense. Le poème alors se structure: Izieu ... Drancy ... Auschwitz ...

Bien cordialement,
Francis.