La citation hors-contexte - Vichy dans la "Solution finale" - forum "Livres de guerre"
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Edition du 01 mars 2010 à 20h19

Vichy dans la "Solution finale" / Laurent Joly

En réponse à -9 -8 -7 -6 -5 -4 -3 -2
-1Le troc de Bousquet. de Boisbouvier

La citation hors-contexte de Nicolas Bernard le lundi 01 mars 2010 à 20h11

> Sur la conférence capitale du 2 juillet 42. (relatée dans
> un rapport rédigé par Hagen le 4 juillet)
> Klarsfeld la présente bien comme un troc.
> En échange de la livraison de 10000 Juifs étrangers de la
> zone libre (où les Allemands n'ont aucun droit) les
> Allemands renoncent à déporter les juifs français de zone
> occupée.

Ce qui, pour les Allemands, revient strictement... au même : un Juif reste un Juif. Bref, au cours de cette négociation du 2 juillet 1942, les nazis obtiennent gain de cause.




> Malgré sa partialité, Klarsfeld est obligé de dire la
> vérité par moments. Il dit par exemple que Knochen lance
> une sévère mise en garde:
> "dans tous ses derniers discours , le Führer n'avait
> insisté sur rien autant que sur la nécessité absolue
> d'une solution définitive de la question juive. C'est
> pourquoi seule cette conception sera déterminante pour
> les mesures que nous comptons prendre ici, et non pas
> celles du gouvernement français.Si le Gouvernement
> français venait à faire obstacle aux arrestations, le
> Führer ne ferait certainement pas preuve de
> compréhension".

Faudrait peut-être songer à citer la suite, car Klarsfeld ajoute à ce propos de Knochen (Serge Klarsfeld, Vichy-Auschwitz, Fayard, 2001, p. 99) : "Si la police française ne participe pas à l'action anti-juive en zone occupée, ce sera donc, de la part de Vichy, une provocation directe contre la volonté de Hitler en personne. Il s'agit là d'un ultimatum bien vague, ni policier, ni politique, ni militaire : un avertissement qui ne devrait pas ébranler un haut-fonctionnaire aussi expérimenté, résolu, de sang froid et doté du sens de l'Etat que Bousquet, porteur d'instructions précises dont il ne peut pas démordre sans courir de risques : sa sécurité personnelle n'est pas en jeu."

Pour rappel, jusque là, Bousquet, la voix de Vichy, ne s'oppose nullement au principe des déportations, mais a posé deux conditions à sa collaboration : les rafles devront être effectuées par les Allemands en zone occupée, et par Vichy en zone "libre", outre que devront être majoritairement déportés les Juifs étrangers. Or, les Allemands savent que sans l'aide de la police française en zone occupée, ils ne pourront mener à bien leurs propres rafles. D'où ce sursaut d'impatience de Knochen.

Et le fait est que ce petit sursaut paie, car Bousquet cède soudainement : "C'est pourquoi on s'est arrêté à l'arrangement suivant : puisque, à la suite de l'intervention du Maréchal, il n'est pour l'instant pas question d'arrêter les Juifs de nationalité française, Bousquet se déclare prêt à arrêter sur l'ensemble du territoire français, et au cours d'une action unifiée, le nombre de Juifs ressortissants étrangers que nous voudrons" (ibid.).

Bref, Bousquet accepte que la police française arrête des Juifs dans les deux zones. Que ces opérations visent prioritairement les Juifs étrangers ne gêne en rien les Allemands, qui obtiennent gain de cause sur l'essentiel : la police française procèdera également à des rafles en zone occupée. Quant aux Juifs français, il est entendu, aussi bien chez les Allemands qu'à Vichy, qu'ils seront déportés après les Juifs étrangers.

D'après Klarsfeld, cet engagement de Bousquet ne résulte pas d'instructions émanant du gouvernement - ce dont je doute personnellement, mais là n'est pas la question, car en définitive Pétain et Laval vont entériner l'accord conclu ce 2 juillet. Il aurait agi à la fois par calcul et par ambition, désireux qu'il est de contrôler la police française, et pour ce faire de donner des gages à l'occupant pour asseoir son propre pouvoir - ibid., p. 99-102.




> En effet, compte tenu du climat de l'époque, ce fut
> miracle d'obtenir de la SS de Paris le délai et le répit
> sus-mentionné.
> Ce miracle doit sans doute beaucoup à Knochen. Avec
> Dannecker ou Röthke il n'eût sans doute pas pu avoir lieu.
> De Gaulle l'a compris ainsi, lui qui a gracié Knochen du
> reste de sa peine en 1960.
> Malheureux à dire, mais, à Paris, en 42, le patron,
> c'était Hitler !

Foutaises déjà réfutées, outre que l'ex-anonyme se contredit, puisque prétendant d'un autre côté que ce... "succès" français découle d'une ruse vichyste. La vérité est que les Allemands ne pouvaient procéder aux rafles massives programmées en 1942 sans l'aide de la police française, et que par la présente négociation, Vichy, via Bousquet, la leur a offerte sur un plateau.

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