> Entre le 22 juin et le 24 octobre 1940, Hitler a demandé
> à Pétain, vers le 20 juillet, de lui livrer des
> aérodromes, des lignes de chemin de fer et des bases
> navales en AFN. Pétain réunit le conseil des ministres et
> ils furent unanimes à refuser, y compris Laval.
Comme toujours, l'ex-anonyme se garde bien de rappeler deux détails : refus vichyste il y eut, en effet, mais...
1) ... l'Allemagne se garda bien d'insister, pour cette simple et excellente raison que Hitler ne s'intéressait en fait nullement à l'Afrique du Nord, cherchant seulement à y attirer l'attention pour inquiéter Londres et rassurer Moscou - cf. Andreas Hillgruber,
Hitlers Strategie. Politik und Kriegführung 1940/41, Bernard & Graefe, 1965 (rééd. 1993) ainsi que, surtout, François Delpla,
Montoire, Albin Michel, 1995 ;
2) ... ledit refus vichyste s'était accompagné d'une offre de collaboration, car tels sont les mots employés par Pétain :
"Je suis fondé de croire que les demandes du gouvernement allemand placent le gouvernement français devant une situation entièrement nouvelle et posent des problèmes dont l'ampleur et la gravité dépassent la compétence de la commission de Wiesbaden. J'estime que seule une négociation peut apporter une solution à ces problèmes. En exprimant cet avis, je pense que mon pays peut faire entendre utilement sa voix. J'ai le désir sincère qu'après tant de dissentiments nos pays parviennent à mieux se comprendre."
Mais il est vrai que ce message a été reproduit partiellement par les "historiens" complaisants envers Vichy, le premier à commettre cette manipulation étant le surestimé Robert Aron,
comme l'a rappelé Francis Deleu.
En fait,
comme je l'ai déjà indiqué, il ressort des travaux les plus fiables que Vichy a profondément souhaité collaborer avec les Allemands, notamment sur les matières militaires, et a approché Berlin à cet effet. Cette perspective de collaboration militaire a été rejetée par Berlin, qui avait seulement besoin de la France en qualité de satellite exploitable à merci et ne souhaitait donc pas lui attribuer la qualité, plus favorable envers Vichy, d'allié.